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Culture
Après les ensilages de maïs, mettez à profit l'interculture

L'interculture est une période privilégiée durant laquelle il faut veiller à réparer les erreurs de conduite de la culture précédente et préparer l'installation de la suivante.

Lors de la récolte de maïs ensilage, les sols de vos parcelles sont en effet fortement sollicités par le trafic des matériels de récolte et de transport. Ils méritent quelques soins appropriés qui leur permettront d'affronter plus facilement les épreuves climatiques de l'hiver et de préparer, dans de bonnes conditions, la prochaine campagne. Profitez également de cet intervalle de temps pour gérer l'azote du sol,  lutter contre les parasites et les adventices.

Déchaumer
Le déchaumage est une intervention qui présente beaucoup d'intérêt :
- ameublissement de la couche superficielle du sol favorable à l'infiltration de l'eau et à la réduction du ruissellement de surface ;
- nivellement du sol ;
- mélange des amendements calciques et des résidus de récolte facilitant ainsi leur décomposition ;
- destruction d'adventices et certains parasites.
Les outils à disques (ex. cover-crop) ou à dents conviennent bien pour le déchaumage d'automne. En travaillant à une profondeur de 10-12 cm, ils déchaussent correctement les éteules (ou “chaumes”) de maïs et évitent de faire trop fin. Dans les parcelles en pente, si cela est possible, il est fortement conseillé de travailler perpendiculairement à la pente ; dans ce sens, on freine ainsi le ruissellement des pluies d'automne ou d'hiver.

Décompacter si besoin
Cette intervention est envisageable à l'automne si la terre est sèche en profondeur. En revanche, elle est à proscrire en conditions humides.
Le décomptage a pour objectif d'ameublir en profondeur par éclatement des sols tassés ou compactés. Dans les terres limoneuses, il s'agit généralement d'éclater une semelle de labour qui se forme au fil des ans par les passages répétés de la charrue.
L'intervention ne doit pas être systématique. Il faut d'abord vérifier à la profondeur du labour si une “semelle” existe avant d'engager cette opération assez coûteuse en énergie et en temps.
Pour obtenir un bon éclatement, il faut travailler dans le sens de la pente, assez vite, 10 à 15 cm en dessous de la semelle, en ayant soin de croiser le sens habituel du labour et les lignes de drains.


Réparer les sorties de champ
Pendant les travaux de récolte, les sorties de champ sont forcément mises à rude épreuve. La terre est compactée et les ornières parfois profondes. Les conditions sont ainsi réunies pour que l'écoulement de l'eau de ruissellement chargée de terre soit intense et rapide, ce qui peut embourber les voies de circulation et créer un danger réel.
Ces problèmes peuvent être facilement évités, tout au moins limités par des interventions très simples :
- décompactage du sol ;
- suppression des ornières ;
- déviation par une raie de charrue de l'écoulement de l'eau vers le talus ou le fossé ;
- entretien du réseau d'écoule-ment (fossé, busage, …).

Dans les parcelles sensibles : gérer l'azote en semant
des cultures intermédiaires
La culture intermédiaire (ou le couvert hivernal) implantée entre deux cultures principales a pour avantage :
- de réduire les pertes d'azote ;
- de protéger le sol en limitant la battance, les problèmes de ruissellement et d'érosion ;
- de limiter le développement des mauvaises herbes ;
- et de constituer éventuellement un appoint fourrager non négligeable.
Il faut privilégier la culture intermédiaire dans les parcelles sensibles qui présentent des risques importants de pertes d'azote ou d'érosion (ex : parcelle pentue, petite terre, structure fragile, premier maïs après un retournement de vieille prairie).
Son implantation doit être la plus simple possible ; une préparation superficielle du sol suffit le plus souvent.
Les critères de choix sont nombreux, les principaux sont la date de semis, la sensibilité au froid hivernal, la facilité d'implantation ou de destruction, le coût de la semence et les possibilités fourragères.

Anticiper la protection du maïs suivant
Les résidus de récolte sont source de contamination pour un maïs implanté sur la campagne suivante s'ils ne sont pas correctement gérés. Ces résidus sont en effet vecteurs de maladies (fusarioses, etc.) et offrent un abri aux larves des foreurs. Le broyage des résidus est défavorable aux conditions d'hibernation des foreurs et permettent une réduction de leur population. Il en est de même pour l'incorporation de ces résidus de manière superficielle dans un premier temps par le déchaumage et en profondeur par la suite avec un labour.
Le déchaumage est également un moyen de lutte contre les ravageurs protégés par le sol tels que les taupins ou les limaces. Pour les premiers, le travail du sol expose les larves au froid et aux prédateurs naturels. Pour les secondes, perturbant leur milieu, il limite l'accès à la nourriture et réduit les refuges possibles. Il agit également directement sur la population par exposition des œufs à la surface et blessures des adultes. Pour un impact optimal, il est préférable de réaliser le déchaumage en situation sèche.

Gérer les adventices
L'interculture est une période favorable pour diminuer le stock d'adventices. Un travail superficiel du sol durant cette période provoquera les levées d'adven-tices détruites par un second passage (technique du faux semis).
En ce qui concerne les vivaces, bien qu'il soit préférable de raisonner la lutte contre ces adventices à l'échelle de la rotation, il est possible d'intervenir en interculture pour les parcelles en monoculture de maïs. Leur destruction lors de cette période est délicate sans avoir recours au traitement chimique. En effet, les outils de travail du sol risquent de fragmenter les rhizomes et amplifier le salissement de la parcelle. Il faut donc souvent combiner les deux solutions. Multiplier les passages d'outils en privilégiant les outils à dents permet de faire remonter les rhizomes en surface pour qu'ils dessèchent et oblige les adventices à puiser dans leurs réserves pour repartir, l'objectif étant d'épuiser ces réserves. Un traitement chimique complémentaire pourra être réalisé avec des produits à base de glyphosate, de 2.4 D ou de Dicamba (Liste non exhaustive) en s'assurant bien que le produit est homologué pour l'usage : traitements généraux - désherbage en zones cultivées - après récolte.
Nathalie DILLY
Chambre d'Agriculture de la Manche
ndilly@manche.chambagri.fr
www.manche.chambagri.fr

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