Sanitaire
Attention à la paraphistomose
Cette maladie représente un risque mortel pour les bovins. La contamination se fait par le biais des zones humides. Explications.

des petits mollusques qui hébergent les paramphistomes et la grande douve.

cliniques nets dans la majorité des cas.
La paramphistomose est une affection parasitaire qui touche les bovins et les autres ruminants dans de nombreuses régions du monde. La paramphistomose bovine est due à Paramphistomum daubneyi. Ce parasite présente un cycle semblable à celui de Fasciola hepatica (Grande douve).
Conséquences mortelles
Concrètement, les œufs sont rejetés dans le milieu extérieur dans les fèces du bovin. En milieu humide, ces œufs vont éclore pour donner des larves qui vont nager à la recherche d’un petit escargot aquatique (elles ont 24 heures pour en trouver sinon elles meurent). Ces larves vont se transformer puis sortir, nager 20 à 30 minutes avant de se fixer sur un support végétal. Ces larves s’enkystent alors et peuvent attendre jusqu’à 6 mois, qu’un ruminant l’ingère. Les jeunes paramphistomes ingérés migrent vers l’intestin du bovin et s’enfoncent dans la paroi intestinale en se nourrissant de sang. A ce stade, lors de forte infestation, le bovin peut présenter une diarrhée aiguë, qui le déshydrate rapidement, pouvant parfois entraîner la mort. C’est la forme larvaire. Sinon, 3 à 6 semaines plus tard, les larves retournent dans le tube digestif et migrent de façon rétrograde (comme les truites de mer dans la rivière !) jusqu’à la panse, où elles se fixent par une ventouse sur la paroi. Le parasite devient adulte et peut rester fixé dans la panse plusieurs années (jusqu’à 5 ans sans traitement). Les paramphistomes adultes présents dans le rumen des bovins pondent des œufs éliminés dans les bouses.
Attention à l’humidité
La contamination des bovins s’effectue donc dans les pâtures inondables ou sur les berges de ruisseaux où l’on rencontre les petits escargots aquatiques. Quelques ares humides suffisent, autour des bacs à eau par exemple. Lors de sécheresse prolongée, le risque de contamination est accrû, car les bovins surpâturent les coins humides et consomment l’herbe fortement contaminée. Il est très fréquent que les cheptels soient également concernés par une infestation par la Grande douve. La maladie s’exprime cliniquement sous deux formes :- une forme larvaire, aiguë, avec une diarrhée liquide d’apparition brutale, le plus souvent sur de jeunes animaux, en fin de printemps ou en fin d’automne, parfois mortelle. Cette forme larvaire est liée à une forte infestation par des larves de paramphistomes. Lors de la mort d’un bovin, le diagnostic nécessite un grattage de la muqueuse intestinale, pour dépister les larves enfouies dans la paroi intestinale. En général, il n’y a pas d’œufs dans les fèces car les larves ne pondent pas ;- une forme chronique, plus insidieuse, due aux paramphistomes adultes fixés dans le rumen. Le plus souvent, les signes cliniques sont très discrets. Parfois, il est décrit :- une météorisation légère et transitoire après le repas ;- des matières fécales plus molles que chez des bovins non infestés.
Recherche du diagnostic
Lors de fortes infestations, cela peut ressembler à la présence d’un corps étranger. Le diagnostic repose sur la recherche des œufs dans les matières fécales.Le dispositif de lutte repose sur : l’utilisation en hiver, de l’oxyclozanide à la dose de 15 mg/kg sans stop-dose à 350 kg (soit 330 ml de Zanil® pour une vache de 750 kg) hors AMM, sur prescription vétérinaire (délai d’attente nul pour le lait). Après traitement, on peut observer une baisse de lait, voire de la diarrhée, liées à l’expulsion de parasites tués. Lors d’infestation mixte Grande douve - paramphistome, 2 administrations d’oxyclozanide sont conseillés :- un premier traitement à la rentrée en étable à la posologie indiquée pour la Grande Douve (10 mg/kg avec stop-dose de 100 ml au-delà de 350 kg) ;- un second traitement 10 semaines plus tard sans stop-dose.Fin juillet, l’application d’oxyclozanide à la posologie Grande douve est conseillée, sur la totalité des bovins ayant pâturé des zones à risque, dans les cheptels fortement contaminés par la Grande douve. Les mesures agronomiques visant à éviter le pâturage des bovins dans les zones humides (drainage, accès barré aux berges…) sont indispensables.
La France devant la justice pour non-respect des règles sur la tremblante
La Commission européenne a décidé le 17 mai de traduire la France devant la Cour de justice de l’UE au motif qu’elle n’a pas retiré les mesures nationales qui entravent le commerce du lait de brebis, du lait de chèvre et de leurs produits dérivés. La France refuse d’appliquer la réglementation communautaire, estimant que les mesures de l’Union en matière de lutte contre la tremblante sont incomplètes et qu’elle doit donc adopter ses propres règles nationales. Des règles nationales qui, selon Bruxelles, n’améliorent en rien la sécurité alimentaire actuelle, mais privent en outre les autorités de contrôle de certaines ressources. De plus, la Commission reproche à la France de restreindre l’accès des autres États membres à son marché du lait de brebis, du lait de chèvre et de leurs produits dérivés et de priver essentiellement les petits exploitants de débouchés commerciaux sur le marché intérieur. En refusant d’appliquer les règles, poursuit-elle, la France empêche inutilement les consommateurs de choisir librement leur alimentation.