Symposium lait vecteur de développement
Au Maghreb : « Un manque structurel d’eau et une attractivité limitée »
Questions à Mohamed Taher Sraïri, enseignant chercheur à l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II de Rabat au Maroc. Il a participé à la quatrième édition des Rencontres lait, vecteur de développement, à Tunis du 6 au 8 mars 2023 en présentant les évolutions récentes des filières laitières maghrébines. Cette région du nord de l’Afrique regroupe quatre pays : l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie.
Questions à Mohamed Taher Sraïri, enseignant chercheur à l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II de Rabat au Maroc. Il a participé à la quatrième édition des Rencontres lait, vecteur de développement, à Tunis du 6 au 8 mars 2023 en présentant les évolutions récentes des filières laitières maghrébines. Cette région du nord de l’Afrique regroupe quatre pays : l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie.
A quelles difficultés doivent faire face les filières laitières maghrébines ?
Comme de nombreuses autres régions du monde, nous faisons face au manque d’attractivité des métiers de l’élevage. En outre, le climat est essentiellement aride à semi-aride et impacte directement les cultures fourragères et le cheptel. Jusqu’à 40 % des génisses importées – principalement de race Holstein issues de pays européens – sont réformées après moins d’un an à cause du manque d’aliments et d’hygiène. En Algérie, une baisse du cheptel a même été relevée : il est passé de 2,15 à 1,70 millions de bovins, entre 2015 et 2019. Et les maladies comme les mammites, les métrites (source d’infécondité des vaches) ou les acidoses chroniques – liées aux rations alimentaires pauvres en fourrages – sont de nature à générer des réformes précoces fréquentes. En effet, la température estivale peut parfois dépasser 45°C, générant un véritable stress pour les vaches.