Banc d’essai tracteur : un bilan de santé nécessaire
Le camion semble banal, mais il n’en est rien. A l’intérieur, plusieurs machines et ordinateurs mesurent la puissance et a consommation des tracteurs. Ce banc d’essai de l’association Aile était lundi 18 décembre au Gaec des Brouins.
Le camion semble banal, mais il n’en est rien. A l’intérieur, plusieurs machines et ordinateurs mesurent la puissance et a consommation des tracteurs. Ce banc d’essai de l’association Aile était lundi 18 décembre au Gaec des Brouins.
lll Il est passé par ici, il repassera par là… Le banc d’essai tracteur s’est arrêté en Normandie pendant quatre jours du 18 au 21 décembre. Depuis une vingtaine d’années, ce camion sillonne tout l’ouest de la France, de ferme en ferme, afin de tester les tracteurs. Réglages, conduite, consommation, tout est analysé, décrypté, examiné à l’aide d’ordinateurs et de courbes. Résultat ? Chaque mauvais réglage est décelé. Il peut ensuite être rectifié. « À 50 tours près, la consommation augmente significativement parfois. Passer son tracteur au banc d’essais permet de le savoir et ainsi d’adapter sa conduite », explique Jordan Courtillon, le technicien-machiniste de l’association Aile.
En 30 à 40 minutes, le temps nécessaire pour le diagnostic, l’agriculteur connait l’état de santé de son matériel, et peut ainsi en maitriser sa consommation ou se former à la conduite économique. Des arguments qui font mouche quand le prix de l’essence est annoncé à la hausse ce 1er janvier, que le prix du baril est en perpétuelle variation et qu’il est nécessaire de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Rappelons d’ailleurs que le poste carburant représente 30 à 35% du coût horaire d’un tracteur.
« C’est intéressant de passer un tracteur que l’on vient d’acheter sur le banc d’essai. S’il est neuf, cela permet de savoir si le tracteur fait bien tous ses chevaux alors que s’il a 4 000 ou 5 000 heures, cela permet de voir s’il n’a pas eu d’anomalie dans son utilisation », explique Florian Fremont, conseiller agroéquipement à la fédération des Cuma. « Cela traduit un peu l’historique du tracteur. »
Venu avec un tracteur acquis en mai dernier, Benoît Lamy confirme : « je suis venu vérifier si, en termes de consommation, le tracteur était toujours dans sa plage correcte, s’il n’y avait pas un réglage à refaire et s’il sort sa puissance correctement ». Pour lui, le bilan est positif. Son tracteur ne consomme pratiquement pas, fait ses chevaux et a un couple meilleur que la théorie. « Ça me conforte donc d’utiliser ce tracteur dans une plage de régime moteur compris entre 14 000 à 16 500 tours. »
Comment ça marche ?
Le banc d’essai tracteur se déplace dans les exploitations, les CUMA, les entreprises de travaux agricoles, les lycées agricoles… Seules conditions, posséder une prise électrique 220 ou 380V, un terrain assez plat et encaissé pour pouvoir installer le camion et regrouper 4 ou 5 tracteurs. « Je voulais passer mon tracteur, j’ai donc appelé plusieurs voisins pour savoir s’il était intéressé », explique Franck Labarrière qui recevait donc quelques-uns des exploitants environnants au Gaec des Brouins, à Varaville (14). Le conseil et l’analyse ont cependant un coût : 170 euros. Mais le résultat peut être surprenant. « Une fois le diagnostic réalisé et avec une conduite adaptée, il est possible d’économiser jusqu’à 1 litre de fioul à l’heure », rappelle Florian Fremont. Le banc d’essai fait traditionnellement deux fois par an escale en Normandie. Alors, préparez la carte grise et prenez déjà date, le banc d’essai reviendra dans la région en mai.