Beurre : de la Hollande dans le Président français
Lors d’un contrôle nocturne le 31 juillet, à Isigny-le-Buat, les JA de la Manche ont intercepté un transporteur espagnol acheminant de la crème hollandaise, chargée le 29 juillet, à destination de l’usine Lactalis dans la Manche.
Actuellement, les producteurs Lactalis sont payés 252€/1000L en juillet. Lactalis est l’entreprise qui paye le lait le moins cher et elle se justifie en communiquant qu’il y a de la surproduction de lait en France. Alors que d’autres entreprises normandes payent le lait 300€/1000L à ses producteurs.Comment comprendre que Lactalis applique des pénalités à ses producteurs, dès lors qu’ils dépassent leurs volumes contractuels, et voir arriver de la crème étrangère dans leur usine, qui fabrique du beurre de la célèbre marque française PRESIDENT ?Précisons qu’au départ, la marque a été financée par les producteurs via l’interprofession laitière…Depuis plus d’un an, nous alertons les pouvoirs publics ainsi que l’ensemble de nos politiques, sur une demande d’étiquetage d’origine des produits transformés (lait et viandes). Cette demande progresse, puisqu’aujourd’hui le Conseil d’Etat a validé une période d’essais sur l’étiquetage démarrant au 1er janvier 2017. La crise qui dure depuis plus d’un an n’est pas seulement due au conjoncturel mais aussi en France, à un problème structurel ! Cette restructuration passe, entre autres, par la Loi Sapin II qui permettrait aux producteurs de se regrouper en organisation de producteurs pour enfin pouvoir gérer les volumes produits sur leur territoire.Alors que jusqu’à maintenant, nos industriels laitiers préfèrent nous diviser pour mieux régner…Le consommateur est attaché à une marque française, bien connue sous le nom de PRESIDENT. En achetant ces produits, il croit consommer du lait français, et faire travailler des producteurs français, mais il ne se doute pas qu’il consomme en réalité des produits étrangers ! Il est important que le consommateur ne soit plus trompé sur l’origine des produits qu’il consomme ! (Rappelons-nous de l’épisode Spanghero…)L’action de cette nuit n’est pas là uniquement pour défendre l’intérêt des producteurs, mais aussi pour assurer un produit de qualité aux consommateurs comme les producteurs français savent le faire.Nous aurions souhaité avoir un contrôle de la DDPP sur la qualité sanitaire de la crème car nous avons un doute sur la conservation de celle-ci, après deux jours de transport dans une citerne non réfrigérée. En effet, il nous a été difficile un dimanche soir, d’interpeller ces services compétents, et nous avons été obligés, par les forces de l’ordre, de libérer cette citerne, sans qu’il y ait pu avoir de contrôle au préalable.Sortir de cette crise reste une priorité, nous mettrons tout en oeuvre pour y arriver !