Bien-être animal : les bons gestes à la carte
Guillaume Ferey a inscrit son Gaec sur la carte du bien-être animal, à Englesqueville-en-Auge. L’initiative vient d’Etienne Fourmont, agriculteur sarthois, engagé dans la défense de la profession sur les réseaux sociaux. Objectif : faire venir à la ferme les citadins qui se posent des questions.
Guillaume Ferey est éleveur dans le Pays d’Auge, à Englesqueville-en-Auge. Il est associé avec un couple de voisins. L’agriculteur est actif sur Twitter, où il rencontre Etienne Fourmont, éleveur dans la Sarthe. « Il était aussi chez les JA. Mais nous ne nous sommes jamais vus physiquement », sourit Guillaume. En janvier, il s’inscrit sur la carte du bien-être animal, imaginée par le Sarthois. « J’ai créé ce site pour qu’un maximum d’éleveurs en France partage leurs petits gestes du quotidien en faveur du bien-être animal », explique Etienne Fourmont sur son site internet.
Les gestes simples
L’inscription prend « une vingtaine de minutes. Je dis que je suis agriculteur, je renseigne le nombre de vaches et ce que je fais pour les animaux en terme de bien-être », décrit Guillaume Ferey. Lui choisit d’insister sur le pâturage : « les animaux sont dans les champs au max (au moins 200 jours), le reste de l’année dans un bâtiment bien paillé tous les jours. La prévention est importante sur tout le troupeau. Twitter : @guillaume0457 », peut-on lire dans la description sur le site.
« Beaucoup de gens pensent que les vaches ne sortent plus », ajoute l’éleveur. Alors il rectifie le tir sur internet et laisse une porte ouverte : « chacun met en avant ses bonnes pratiques, des gestes simples qui nous paraissent normaux. Si on veut, on peut être très explicatif. Je préfère rester large pour inciter des visites ».
Internet en vitrine
Car Guillaume Ferey voit les réseaux sociaux et internet comme « une vitrine que les gens doivent traverser ». Soit un moyen de leur donner envie de venir dans les fermes. Il cite en exemple le site moissoneuse.fr, créé l’année dernière par David Forge, céréalier en Indre-et-Loire et agri Youtubeur, qui met en relation les agriculteurs prêts à accueillir des passagers dans leur moissonneuse batteuse et les citoyens curieux. « Il s’agit d’un public qui vient chercher de l’information et d’agriculteurs qui ont envie de communiquer. » En tant que parent d’élèves, Guillaume Ferey accueille le centre aéré de la commune pour visiter la ferme. « Nous sommes aussi dans l’acceptation de stagiaires, qu’ils soient en stage découverte de 3e ou en école d’ingénieur. »
Les initiatives personnelles
Guillaume Ferey souligne ainsi l’importances des initiatives personnelles, qui émanent « des agriculteurs et non des industriels. Nous devons aller chercher les gens intermédiaires, qui hésitent et se posent des questions. Pas les extrêmes. Et communiquer en utilisant toutes les formes d’internet, au bon moment aux bons endroits. Par exemple, on n’utilise pas Miimosa pour construire un bâtiment de 200 vaches mais pour présenter un projet alternatif. » Il estime, parmi ses abonnés sur Twitter, qu’une personne sur trois n’est pas du monde agricole.
« Nous devons sortir des termes techniques et nous ouvrir à l’extérieur. Aller chercher le citadin. » Guillaume Ferey illustre une communication simple par des hashtags clairs et faciles à suivre comme #CeuxQuiFontLeLait. Pour lui, le vrai défi se joue sur les phytos : « c’est beaucoup plus difficile d’expliquer la photo d’une parcelle, les données sont vieilles et on n’a pas changé de langage depuis longtemps ».