Boris Mousset : participer à l'avenir de l'agriculture ornaise
llll Boris Mousset, 31 ans, est associé dans le Gaec du Virlouvet, à Bazoches-sur-Hoënes. Le Jeune agriculteur pense durabilité sociale et environnementale. Il est candidat à la Chambre d'agriculture.

>> Pouvez-vous présenter votre exploitation ?
Je suis en Gaec avec ma maman Marie-Agnès. Nous comptons 177 ha, dont 27 ha de prairies. Nous cultivons du blé, de l'orge et du maïs principalement. Le colza nous permet d'allonger les rotations. Nous avons une production de porcs en naisseur engraisseur. Nous élevons 145 truies. Les deux tiers sont sur paille, le reste sur caillebotis. Nous avons aussi un atelier taurillons Charolais dans un bâtiment de 80 places. Nous recherchons l'autonomie alimentaire maximale. Cette année, j'ai implanté des pois fourragers pour les porcs. Un atelier bois déchiqueté existe aussi. Il chauffe la maison de mes parents et les porcheries. L'excédent alimente la maison de retraite et une grande surface du Mêle-sur-Sarthe.
>> Devenir agriculteur, c'était une évidence pour vous ?
Depuis que je suis jeune, je pense à m'installer. J'ai passé un bac Sciences et technologies de l'agronomie et du vivant (STAV) à Giel, puis je me suis inscrit en BTS Acse à Sées. J'ai changé de voie en cours de cursus. Je suis parti dans la mécanique. J'ai passé un BEP à Coutances puis un BTS à Angers. Mes parents étaient loin de la retraite, j'avais envie de voir autre chose. J'ai travaillé chez un concessionnaire pendant trois ans. Puis, je me suis installé à mon compte en mécanique tout en étant salarié de l'exploitation. Je voulais me rendre compte de ce qu'il était possible de faire dans la ferme.
>> Quelles évolutions avez-vous apportées depuis que vous êtes installé ?
Avant que je ne m'installe, il y avait 80 ha de cultures et 14 ha de prairies non valorisés. Les rotations blé maïs orge servaient aux cochons. La problématique de la main-d'oeuvre se posait : je pouvais reprendre la ferme tout seul, mais la structure permettait difficilement d'embaucher. Je me suis installé en août 2015. J'ai repris une ferme à 4 km. Nous avons démarré l'atelier taurillons afin de vendre deux productions.
Depuis 2015, nous sommes en réflexion autour de l'agriculture de conservation des sols. Je suis membre du GIEE du Perche. Nous avons préparé les départs à la retraite de mes parents en perfectionnant les systèmes d'alimentation automatique des porcs. Nous avons embauché Caroline Besnard, qui travaille principalement à la porcherie.
>> Quel outil aimeriez-vous transmettre ?
Un outil durable, c'est-à-dire tourné vers l'avenir. Respectueux de l'environnement social et naturel. Un outil qui permet d'embaucher, qui a une durabilité économique.
>> Pourquoi êtes-vous candidat à la Chambre d'agriculture ?
Pour accompagner l'équipe actuelle. Pour connaître les projets et les problématiques. Pour participer à l'avenir de l'agriculture ornaise et ne pas attendre que certaines choses nous soient imposées. Pour apporter mon point de vue et ma contribution aux enjeux.
>> Que dites-vous à votre voisin qui n'est pas motivé pour voter aux élections Chambre ?
Le meilleur moyen de défendre ses intérêts, d'avoir un impact sur les contraintes et sur les décisions qui sont prises, c'est de s'exprimer. Le meilleur moyen de s'exprimer, c'est de donner son avis.
Et le meilleur moyen pour donner son avis, c'est le vote !
>> Quels sont les thèmes qui vous tiennent à coeur ?
Le développement durable au sens large : comment répondre aux attentes de la société tout en ayant des exploitations viables ? L'agriculture de conservation : comment mettre en place chez soi, simplement, des techniques de couverture des sols, en accord avec nos systèmes d'élevage ?
>> Y a-t-il un dernier sujet que vous aimeriez évoquer ?
La communication positive. Je trouve important d'expliquer que l'on travaille correctement. Je commence à le faire en postant des photos sur Twitter. J'explique que nous sommes exigeants, tous les jours, sur les critères de bien-être animal et d'environnement.