Viande
Bovins croissance s’initie à l’Aubrac
Un élevage d’Aubrac a accueilli l’assemblée générale de Bovins Croissance. Dès son installation, Stéphanie Raveneau a choisi d’adhérer à l’organisme de conseil. Techniciens
et éleveurs ont découvert ensemble la race.

A la SCEA Ecurie Pixel, les vaches Aubrac partagent leurs pâtures avec des chevaux. Mais, point de jaloux. “Entre les deux, c’est du 50/50. L’atelier bovin existe à part entière”, précise Stéphanie Raveneau. L’agricultrice s’est installée en 2005, aux Authieux-sur-Calonnes (14). À l’époque, elle opte pour 13 vaches de race Aubrac. “Je cherchais une race peu connue. Je ne voulais pas faire comme tout le monde. J’ai choisi en potassant les bouquins”, précise l’agricultrice.
Le choix de race entérinée, Stéphanie Ravenau adhère immédiatement à Bovins Croissance. Elle suit ainsi les recommandations du président du syndicat limousin, Etienne Aubert. “J’ai écouté les conseils du vieux sage”, dixit la jeune femme. Sa race reste méconnue dans le département. Mais, Bovins Croissance veut répondre à tous les éleveurs, pas uniquement les sélectionneurs. L’organisme compte seulement 2 éleveurs d’Aubrac parmi ses adhérents. Vincent Lecoq, technicien, s’est donc formé dans le berceau de l’Aubrac. Il y a effectué un stage et passé son agrément de pointeur. “C’était vraiment notre premier travail : mieux connaître et comprendre la race”.
100 % d’IA
Sur l’exploitation, l’agricultrice et le technicien ont pensé les choix des taureaux, avec 100 % d’insémination artificielle. Des décisions non négligeables, puisque le cheptel a triplé depuis 3 ans. Le troupeau compte aujourd’hui 35 vaches allaitantes.
La race s’est parfaitement adaptée à l’herbe normande, presque trop bien. Vincent Lecoq et Stéphanie Raveneau en ont fait les frais. “La première année, nous avons voulu la mener comme une charolaise. Nous nous sommes un peu plantés. Il ne faut pas la bousculer au niveau alimentaire. Les génisses étaient trop en état et nous avons eu des problèmes à la reproduction. Les bêtes grossissent ici plus vite que dans l’Aveyron”, explique le technicien. Exit l’achat de concentré, le potentiel herbager suffit. “Désormais, nous achetons juste de l’aliment pour finir les bœufs en vente directe”, précise Stéphanie Raveneau.
Atypique mais rentable
Après quelques tâtonnements, le cheptel a trouvé son rythme de croisière. Toutes les vaches de réforme sont valorisées en vente directe. 12 animaux sont au planning en 2012. Le prix de vente atteint 13,8 €/kg. Dans le marché conventionnel, les carcasses d’Aubrac sont valorisées comme les Salers entre 2,50 et 3 €. Conclusion de Vincent Lecoq : “dans une zone humide et accidentée, cette race rustique a sa place. Elle est simple à gérer. On ne se lève pas la nuit pour les vêlages. À ce titre, elle pourrait se développer”. À suivre.