Calvados : une fête de la terre et un concours de labour dans le dur
A Cagny, les Jeunes Agriculteurs ont organisé la fête de l’agriculture. Outre le traditionnel concours de labour, ce rendez-vous est l’occasion de faire des messages.

Même si dimanche dernier les Jeunes Agriculteurs avaient le sourire, ils ont profité de leur traditionnelle fête pour faire passer des messages. À commencer par leur président, Nicolas Declomesnil. Son premier constat est un peu amer : « le nombre d’installations baisse d’année en année ». Néanmoins leur combat syndical se poursuit, avec notamment quelques acquis. Le gouvernement en a entériné quelques-uns pendant l’été. La Dotation Jeune Agriculteur sera désormais versée en deux fois. Le contrat de génération en agriculture est désormais opérationnel. Il sera un atout pour les projets d’installation hors cadre familial.
Changer le métier avec le dialogue
Néanmoins, Nicolas Declomesnil pointe quelques errements administratifs. « Les jeunes installés en 2015 n’ont toujours rien touché de l’agence de paiement ». L’autre revendication concerne les échanges compliqués au sein de la filière lait. « Depuis un an, nous avons rencontré localement les distributeurs, l’administration et les industriels. Nous voulons faire évoluer notre métier par le dialogue. Nous restons convaincus que les projets des jeunes peuvent et doivent voir le jour ». Pour donner du poids aux producteurs, alors que « les industriels investissent à tour de bras », les JA militent pour des AOP commerciales. À leurs yeux, elles permettraient de ramener de la valeur ajoutée aux producteurs.
Coopératives : « faire de la place aux jeunes »
Nicolas Declomesnil n’oublie pas les coopératives. Le président des JA plaide pour un rajeunissement de leurs conseils d’administration. « Les coopératives doivent évoluer, faire confiance aux jeunes et leur laisser des places. Certains conseils d’administration sont vieillissants ». À Cagny, les Jeunes Agriculteurs ne pouvaient pas oublier les planteurs de betteraves. Ces derniers connaîtront la fin de quotas l’an prochain. « Il faudra anticiper cette transition ». Et Nicolas Declomesnil de conclure plus globalement. « Ce métier doit rester un rêve pour les futures générations ».