Production cidricole
Chez Thierry Marx, l'Unicid évoque les enjeux de la filière
L'Union nationale interprofessionnelle cidricole (Unicid) a organisé son déjeuner de presse filière, mardi 6 février 2024, dans l'antre de Thierry Marx, ambassadeur de l'association. Du cidre normand, mais aussi breton, se sont invités au menu du restaurant Onor à Paris.
L'Union nationale interprofessionnelle cidricole (Unicid) a organisé son déjeuner de presse filière, mardi 6 février 2024, dans l'antre de Thierry Marx, ambassadeur de l'association. Du cidre normand, mais aussi breton, se sont invités au menu du restaurant Onor à Paris.
C'est dans un cadre prestigieux, celui du restaurant Onor à Paris, fondé par Thierry Marx, chef étoilé, que l'Union nationale interprofessionnelle cidricole (Unicid) s'est retrouvée pour un déjeuner presse. Un repas aux notes acidulées de pommes des vergers normands, bien sûr, mais aussi bretons. Les breuvages à la robe dorée, doux ou brut, ont accompagné les différentes étapes du repas - de petites quantités, mais des saveurs décuplées - durant lequel Jean-Louis Benassi, directeur de l'association, et Thomas Pelletier, président, ont présenté le bilan de l'année passée et les enjeux de 2024.
"2023 est une mauvaise année pour la récolte [...]
Il y aura de la rareté", s'accordent à dire les acteurs de la filière.
En 2022, 240 000 t de pommes ont été produites sur le territoire, dont la moitié a été transformée en cidre et l'autre moitié en jus de pomme, spiritueux, vinaigres... "Les exportations sont tendanciellement en hausse sur les dernières années, bien qu'assez variables", précise Jean-Louis Benassi. De novembre 2022 à octobre 2023, ce sont 179 583 hl d'exportés, soit 9,7 % de plus par rapport à l'année civile 2022. Laquelle s'élevait à 163 702 hl et plus 24,1 % par rapport à l'année civile 2021 (144 682 hl), selon les chiffres des douanes.
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Les cavistes et cafés, bras droits des producteurs Si l’enjeu de la filière est de rajeunir les consommateurs et de diversifier les occasions - une part de la clientèle est vieillissante et beaucoup ne consomment qu'occasionnellement notamment pour accompagner la galette - direction les caves et bars du coin. "Ce sont nos meilleurs promoteurs de la production cidricole. Il y a différentes gammes et valeurs", insiste Thibault Pitrou du Domaine des cinq autels, dans le Calvados. Car, pour le moment, près de 60 % des ventes se font en grandes surfaces, "où aucun conseil n'est donné", déplorent-ils. Dans ces GSM, les prix sont de 3,20 €/l en moyenne et peuvent atteindre le double voire plus dans les autres circuits. "2023 est une mauvaise année pour la récolte. Il y aura de la rareté et cela pourrait se ressentir sur les prix", s’accordent à dire les acteurs de la filière, qui connaissent une baisse de 15 % de la production de fruits à cidre en 2023. En cause, essentiellement les températures élevées et le manque de pluie en septembre et octobre.
Mettre en place des dénominations
En France, mais aussi en Espagne, le cidre doit provenir de la fermentation de moûts de pommes uniquement, ce qui n'est pas le cas du "cider " ailleurs dans l'Union européenne. Certains pays n'exigent que 15 % de jus de pommes, voire moins. "C'est la porte ouverte à beaucoup de chose et pas du cidre tel que nous l'entendons. La concurrence est déloyale. Il faut arriver à mettre en place des dénominations protectrices pour nos produits", insistent Jean-Louis Benassi, directeur de l'Unicid, et Thomas Pelletier, président. Le projet de "normes de commercialisation" européennes actuellement à l'étude prévoit différentes options. Si ces options ne sont pas satisfaisantes concernant la définition minimale du cidre (la commission privilégiant une définition à 50 % minimum de jus quand la filière française défend 100%), "des mentions facultatives définies de façon officielle et homogène en Europe, qui permettraient de segmenter le marché en distinguant des catégories spécifiques de cidres, notamment les produits de qualité supérieure, peuvent être un plus".