Filière
Cheval de sport : calculer son coût de production
En réponse aux questions que se posent les éleveurs de chevaux de sport quant à la rentabilité de leur production, le réseau REFErences (Réseau Economique de la Filière Equine) a élaboré un outil qui permet de connaître le coût de production d’un cheval à un âge donné.




En effet, certaines questions reviennent souvent aux lèvres des éleveurs : combien m’a coûté ce cheval ? Le prix de vente couvre t-il mon coût de production ? Pour apporter des réponses à ces interrogations, une méthode de calcul du coût de production et du prix de revient a été élaborée.Le coût de production est un élément clef dans l’analyse d’une situation économique. Il vient compléter les autres indicateurs économiques. La méthode présentée ici permet aux éleveurs, non seulement de savoir combien a coûté un cheval à un âge donné, mais aussi d’identifier les principaux postes de charges et de suivre leur évolution. Cet outil peut également être utilisé pour évaluer la compétitivité de l’élevage et mettre en cohérence son coût de production avec un marché visé.
Une méthode globale à l’échelle de la structure équine
La méthode mise au point par le réseau REFErence s’applique aussi bien aux structures spécialisées qu’aux structures diversifiées. Elle tient compte de la globalité de l’exploitation et prend en compte l’ensemble de l’atelier équin, y compris les animaux non productifs qui pèsent sur les charges. Elle permet de calculer un coût de production à chaque âge clef : foal, 3 ans, 4 ans…Enfin, le prix de revient calculé est propre à chaque structure. Il tient compte des choix de conduite (coût alimentaire, prix des saillies…), des performances de la structure (reproduction, gains), de l’âge à la vente et des éventuels produits annexes à l’élevage (étalonnage, gains en concours…).
Un coût à chaque âge
Chaque phase d’élevage n’a pas le même poids dans le coût final.La phase de reproduction est souvent la plus coûteuse. Dans le graphique 1, le poulain au sevrage a coûté presque 10 500 €. Le choix des saillies et leur prix ainsi que la productivité de l’élevage (nombre de poulains sevrés/ nombre de juments entretenues) influencent fortement le prix de revient au sevrage. La phase d’élevage, de 1 an à 3 ans, est en général la moins onéreuse. Les chevaux sont souvent au pré. Les frais d’élevage et les besoins en main d’œuvre, infrastructures ou bâtiments sont réduits à cet âge. Dans notre exemple, une année d’élevage coûte 2 100 €. Ainsi, un cheval de 3 ans a coûté environ 15 000 € (10 500 + 2 x 2100).A partir de 4 ans, les chevaux sont valorisés et les frais augmentent. Une année de valorisation peut coûter de 2 000 à 7 000 €. Le choix d’une valorisation sur la structure ou d’une mise en pension peut avoir une influence non négligeable sur ce coût.
Un prix de revient souvent trop élevé
Une fois le prix de revient calculé, il est intéressant de le confronter aux prix de vente des chevaux vendus par le passé. Pour que la structure soit rentable, des prix de vente supérieurs aux prix de revient sont indispensables. Or, dans de nombreux élevages de chevaux de sport, les prix de vente sont régulièrement, voire toujours, inférieurs aux prix de revient.Toujours dans notre exemple (graphique 2), au cours des 4 dernières années, cet élevage a vendu ses poulains de 4 ans, 5 700 € en moyenne, or leur prix de revient est de 15 000 € et cette constatation peut-être réalisée pour chaque catégorie d’âge.
Pour agir sur son coût de production, il faut connaître sa composition
Réaliser régulièrement un calcul de son coût de production peut permettre non seulement de suivre son évolution mais aussi de connaître sa composition et l’évolution de chacun des postes qui le composent.Certains postes comme les bâtiments, le foncier, sont difficilement modifiables car liés à la structure. D’autres, par contre, peuvent plus facilement évoluer suite à un changement de pratiques. Ce sont, par exemple, les approvisionnements pour les animaux, les frais d’élevage (graphique 3).Produire des chevaux de sport coûte cher et la plupart des chevaux se vendent à des prix insuffisants, au regard de leur coût de production. Dans ce contexte, une activité annexe (pension, étalonnage…) dégageant des bénéfices est indispensable à la rentabilité de la structure. Un éleveur, dont la seule et unique activité serait l’élevage, devrait avoir un coût de production cohérent avec ses prix de vente.
Notions de coût de production et de prix de revient
Le coût de production correspond au cumul des charges nécessaires à la production d’un cheval ou poney. Il tient compte de l’ensemble des charges de l’exploitation : les charges directement liées à l’élevage (alimentation, frais vétérinaires…) mais aussi les charges de structure (frais de personnel, amortissements, frais financiers…).A ces charges réelles peuvent venir s’additionner des charges calculées telles que la rémunération des capitaux propres, des terres en propriété et du travail des exploitants.Le prix de revient se calcule en déduisant du coût de production les aides et produits divers (gains, vente de saillies …). C’est le prix minimal de vente pour couvrir toutes les charges de production.Lorsque le prix de vente est supérieur au coût de production, l’éleveur dégage un revenu.
Connaître votre coût de production vous intéresse ? Contactez nous
- Frédéric Busnel - Chambre d’Agriculture de Normandie 02 33 31 49 72
- Stéphane Deminguet - Conseil des Chevaux de Basse-Normandie - 02 31 27 10 10
- Pascal Ferré - Chambre d'agriculture du Calvados 02 31 70 25 25 11
- Clarisse Lemière - Chambre d’agriculture de l’Orne 02 33 81 77 86
- Jean-Louis Ronnay - Chambre d’agriculture de la Manche - 02 33 06 46 72