CIDRE COTENTIN : les producteurs développent leur notoriété à Paris
Les producteurs du Cotentin se sont déplacés à Paris pour organiser le 9e concours “Cidre Cotentin”. Une occasion de donner une nouvelle dynamique à ce produit en quête de notoriété.

Le 11 janvier dernier, cinq nouvelles médailles ont été attribuées lors du 9e concours de Cidre Cotentin qui, cette année, s’est déroulé à Paris, au restaurant Pomze, boulevard Haussmann. Un lieu ambassadeur de la pomme et des cidres de France, un des rares restaurants à proposer une carte des cidres. Et dans ce restaurant, à tous les étages, la pomme est présente. “C’est le fil conducteur de notre établissement”, assure le responsable de l’établissement, Daniel Dayan.
Pour le concours, trois salles du restaurant étaient réservées, accueillant ainsi journalistes, sommeliers, cavistes avec entre autres Philippe Cuq, caviste, Florence Andrieu, agent de communication pour caves et restaurants parisiens, Sébastien Demorand, journaliste à RTL, Christophe Saintagne, restaurateur, ex-chef du Meurice tenu par Alain Ducasse, Philippe Faure-Brac, meilleur sommelier du monde 1992.
Une véritable découverte
Treize cidres brut et extra brut ont été notés selon différents critères : la couleur, l’aspect, la typicité, la prise de mousse, la complexité et la qualité aromatique… “C’était une vraie découverte” indique Charlotte Lemonnier, acheteuse chez France Boissons. Un avis partagé par plus de 20 jurés puisqu’ils sont plutôt habitués à déguster des vins. Mais très rapidement, ils ont répondu favorablement à l’invitation de Dominique Hutin, journaliste et chroniqueur à France Inter “On va déguster”, et aux racines normandes, défenseur de la gastronomie normande et plus précisément des cidres artisanaux.
Un produit authentique
“Je me suis vite rendu compte qu’il y avait du sens à parler de cidre. Je voyais bien qu’il y avait un renouvellement de générations dans les exploitations, une effervescence” assure-t-il. Dominique Hutin n’a donc jamais lâché du regard ce produit. Il est l’un des fervents défenseurs aux côtés des producteurs. “On dit que la société a revu son comportement face à l’alcool. On dit que la société est en quête de vérité, qu’elle n’a plus le même pouvoir d’achat. Là, on a un produit avec un taux d’alcool faible, peu cher, authentique dans son expression artisanale, qui subit peu de traitement, non gazéifié, non pasteurisé”. Et le cidre Cotentin a tout simplement “la gueule de l’endroit où il est né : à la fois avec une identité maritime mais aussi avec une amertume élégante” explique le journaliste de France Inter. Cela en fait “un cidre à manger” aime dire Marie-Agnès Hérout, présidente du syndicat Cidre Cotentin.
Un jury professionnel
Si les producteurs de cidre sont montés à Paris pour ce 9e concours, c’est dans l’espoir d’acquérir encore plus de notoriété. “C’est un levier de promotion pour chaque producteur”, souligne Dominique Hutin. A terme, la valorisation permettra aux cidriers de mieux vivre de leur métier et aussi investir pour assurer la pérennité de leur produit. En quelque sorte, ils se sont mis en danger face à des jurés qui ne connaissaient pas le produit. Mais le premier ressenti des producteurs est positif. D’une seule voix, ils reconnaissent “la capacité analytique” de chacun juré, aux profils pourtant totalement différents, et “l’approche rigoureuse” dont ils ont fait preuve. “On a eu un jury professionnel” conclut le groupe, reparti reboosté pour les prochaines étapes.