Adasea
Cultiver l’installation
Territoire et installation : deux enjeux pour l’Adasea du Calvados. Ces thèmes étaient au centre des débats lors de l’assemblée générale de l’association. Les élus locaux se révèlent aussi des vecteurs des politiques d’installation.

à 1 000 000 litres de lait. J’ai parfois l’impression d’être sur une autre planète”.
Avec les difficultés économiques, faut-il encore installer des jeunes ? Cette question, Jean-Luc Paris se l’est posée. Mais le président de l’Adasea y croit. Sa preuve : la motivation des candidats. “Ils sont toujours demandeurs. La crise n’arrêtera pas les jeunes motivés. Nous comptons toujours plus de candidats que de fermes à reprendre. Souvenons nous également : nous avons connu des difficultés laitières 12 ans plus tôt. Il faut y croire. La démographie montre qu’on aura besoin de nous”, a expliqué Jean-Luc Paris en préambule de l’exposé de Jérôme Daniel. Thème retenu : “l’installation au cœur de notre territoire”.
Politique agricole : de Bruxelles au canton
Le Calvados compte actuellement 25 % d’installation hors-cadre familial, contre 30 % pour la moyenne nationale. Sur les 10 dernières années, l’ouest du département se montre également plus favorable à l’installation. L’Adasea tente d’expliquer certains dynamismes territoriaux. La structure intervient sur ce sujet dans le cadre du Projet Agricole Départemental. “Nous avons rencontré les élus sur le terrain. Nous constatons un manque d’appropriation de la question agricole. Tout ne se joue pas à Bruxelles. A commencer par la circulation des tracteurs dans les bourgs !”, insiste Jérôme Daniel, directeur de l’Adasea. Le monde agricole est perçu comme un secteur bien organisé, donc capable de gérer ses problèmes en interne. Mais petit oubli des élus : les agriculteurs sont devenus minoritaires. S’y ajoutent des politiques territoriales complexes, maîtrisées par quelques initiés.
L’Adasea a travaillé avec plusieurs communautés de communes. Objectif : apporter une expertise aux acteurs locaux. Certaines CDC bénéficient d’un repérage précoce des cédants. Parmi elles, celle d’Isigny-sur-Mer. Sur cette zone, 70 agriculteurs de plus de 70 ans ont été recensés. 60 sont désormais accompagnés par l’Adasea. “Nous avons observé des exploitations viables, avec un total de 3 600 000 litres de lait à reprendre. Le potentiel d’installation est là. Le canton bénéficie encore d’une forte densité agricole. Nous avons donc sensibilisé les élus de la CDC. Cependant, l’appropriation du message reste à déterminer”, résume Jérôme Daniel.
Rencontre des élus des communautés de communes
Autre exemple avec la communauté de communes de Falaise : 180 agriculteurs âgés de plus de 55 ans y sont dénombrés. “Les cédants rencontrés s’interrogent. Avec la restructuration laitière et céréalière, peu de jeunes se sont installés. Mais, nous sentons l’émergence d’une dynamique portée par les élus”. Des propos modérés par Jean-Philippe Mesnil, président du Cdfa, agriculteur et élu de la CDC de Falaise : “on observe aujourd’hui un dynamisme. Au début, je me sentais bien seul autour de la table”.
D’un canton à l’autre, l’implication des collectivités locales varie. “Nous devons y consacrer du temps”, résume Jean-Luc Paris. “On entend toutes sortes de discours. Soit on installe en bio, soit on installe avec 1 000 000 de litres. J’ai parfois l’impression d’être sur une autre planète !” Mais autre planète ou pas, la population a besoin d’agriculteurs.
Répertoire Départ Installation
- En 2008, le RDI a contribué à la transmission de 21 exploitations. Ce chiffre augmente depuis 5 ans. Le RDi représente désormais une installation sur cinq.
- L’activité du répertoire reste soutenue avec 182 candidats à l’installation et 35 exploitations inscrites.