Emploi
Débat : tendre vers la mixité plutôt que la parité
L'assemblée générale du Cercle d'Echanges s'est tenue le 14 février dernier. "Nous ne sommes pas statiques, nous savons nous adapter", a insisté son président, Patrick Debaene. Les femmes jouent également un rôle proactif dans la mutation agricole. Muriel, Valérie et Delphine sont venues apporter leur éclairage sur cette marche en avant.
L'assemblée générale du Cercle d'Echanges s'est tenue le 14 février dernier. "Nous ne sommes pas statiques, nous savons nous adapter", a insisté son président, Patrick Debaene. Les femmes jouent également un rôle proactif dans la mutation agricole. Muriel, Valérie et Delphine sont venues apporter leur éclairage sur cette marche en avant.
Muriel Penon est en Earl sur 225 ha avec 75 Limousines et pratique la vente directe. Elle est élue de la Chambre d'agriculture de Charente-Maritime. Valérie Leguereau, après s'être installée hors cadre familial en 2016 sur 60 ha et 2 poulaillers, est désormais associée avec son mari sur 450 ha en grandes cultures. Elle est administratrice de la coopérative Axereal. Delphine Angwin, la locale de l'étape, est viticultrice dans l'Eure. Vous avez pu découvrir à plusieurs reprises son parcours dans ces mêmes colonnes. A l'occasion de l'assemblée générale du Cercle d'Echanges, elles ont porté leur regard sur l'avenir. Un avenir agricole qui va de plus en plus se conjuguer au féminin.
Indépendance
Trois parcours atypiques avec un dénominateur commun : la volonté d'indépendance. Au fil du temps, le rôle des femmes en agriculture évolue. Elles sont moins présentes parmi les membres de la famille des exploitants, mais davantage impliquées dans la direction des exploitations. Agricultrice et pas femme d'agriculteur ! Muriel est heureuse derrière le volant. Dans un monde un peu macho et à l'occasion du chantier d'ensilage, pas question d'être aux fourneaux : "je monte sur le tracteur et tout le monde mange au restaurant".
Lire aussi : Les dates clés de l'évolution de la femme en agriculture
Mais il a fallu quelque peu ferrailler pour faire avancer les mentalités et il reste encore du chemin à parcourir, notamment en termes de représentativité. Pas de dogmatisme cependant, l'objectif n'est pas la parité homme/femme mais une meilleure mixité. Certaines OPA s'y appliquent. "J'ai fait doubler le nombre de femmes au sein de notre conseil d'administration", a fait remarquer un ancien président de coopérative. Une plus-value pour la Ferme France car les femmes apportent une autre expérience professionnelle. Au contraire des hommes qui s'installent dès la fin de leur formation et essentiellement avant 40 ans, les femmes le font à tout âge de la vie professionnelle.
Le projet de vie se construit au fur et à mesure de l'expérience que l'on acquiert.
En Normandie, la féminisation des exploitations est plus affirmée à l'ouest. Les femmes représentent 30 % des exploitants dans la Manche, 28 % dans le Calvados et l'Orne et 25 % dans l'Eure et la Seine-Maritime.