Dégâts aux cultures : des trouées dans le maïs du côté de Pont-Farcy (14)
Le coup de vent du 10 août dernier a couché des maïs le long de l’A 84. “De 10 à 50 % de perte”, estime Thierry Hue (Gaec des Thuyas), éleveur à Pont-Farcy (14).















Depuis qu’il est installé, c’est la première fois que Thierry Hue doit faire face à une telle situation. Sur les 34 ha de maïs qu’il cultive, 3 parcelles semées les 4, 25 et 31 mai derniers ont plié sous l’effet du vent. “De 10 à 50 % de pertes, selon ses premières estimations, assimilables à un dégât de grêle”.
Entrez dans vos parcelles
Les orages qui se sont développés au passage du reste du cyclone Bertha le 10 aôut ont produit de violentes rafales de vents et plusieurs tornades dans le Nord et le Pas-de-Calais. Mais il semble bien que la Manche et le Calvados n’aient pas été épargnés non plus. Suivant l’A 84, une mini tornade avec vents tournoyants a laissé des traces, “pas toujours visibles du bord de route, c’est pourquoi il faut entrer dans les parcelles, invite Thierry Hue. Un maïs lourd et un sol gorgé d’eau ont suffi à faire plier des centaines de mètres linéaires. Certains pieds ont été couchés au ras du sol avec des racines désormais à moitié nues. D’autres ont carrément cassé au niveau de l’épi.
Des pertes en volume et en qualité
Si certains pieds réussiront peut-être à se relever, une très grande majorité est déjà condamnée. Les racines à nues ne permettront pas à l’épi d’achever sa maturité. “Les chantiers d’ensilage risquent d’être très compliqués, juge notre éleveur. Les machines n’arriveront pas à avaler les tiges couchées. On risque par ailleurs de ramener de la terre dans le fourrage”. Dommage pour la filière bovine déjà confrontée à de sérieuses difficultés conjoncturelles et structurelles. La récolte 2014 s’annonçait excellente en volume avec des maïs dépassant les 3 mètres. Bon nombre d’éleveurs espéraient se refaire des stocks fourragers significatifs.
Mener une action collective
Bien sûr, il y l’assurance récolte. Thierry Hue est couvert. Enfin le pense-t-il tout en affichant une moue sceptique. Il a déclaré son sinistre par téléphone. L’expert lui a répondu qu’il passerait en septembre. “Pourquoi ne pas venir constater tout de suite les dégâts ? s’interroge-t-il soulignant au passage qu’il a déboursé près de 1 000 e d’assurance maïs.
En tout état de cause, Thierry Hue invite ses collèges à visiter leurs parcelles et, le cas échéant, à faire une déclaration de sinistre. Il a également alerté la FDSEA. “Pourquoi ne pas envisager une action commune si nous sommes plusieurs dans ce cas. Groupés, nous serons plus audibles”, conclut-il.