Des moments délicats
Tout au long des semaines qui viennent, nous vous proposons de partager les confidences de Bruno, agriculteur au sein d’un GAEC familial. Le personnage de Bruno est fictif mais son témoignage s’inspire de faits réels rencontrés quotidiennement dans les sociétés agricoles. Dans ce premier épisode, Bruno évoque les enjeux de la vie en société et en particulier la difficulté de travailler ensemble.


“Au sein du GAEC la vie ne fut pas rose tous les jours. Avec mes associés successifs Michel puis Aurélie nous n’avons pas été épargnés par les tensions internes. Une divergence que nous avons eue sur le projet d’exploitation a même dégénéré en conflit majeur. Malgré tous les problèmes rencontrés le GAEC existe toujours, l’exploitation est performante et la cellule familiale n’a pas éclaté”. Le témoignage de Bruno, associé imaginaire, est représentatif d’une situation classique en société qui peut mal se terminer. Mais on peut également s’en sortir, Bruno en est l’exemple.
Ça ne s’apprend pas à l’école
“Pratiquement chaque mois, j’ai écho d’une société qui casse. Quel gâchis ! Je m’imagine les souffrances derrière chaque nouveau cas ! Bien s’entendre est fondamental si l’on veut profiter des nombreux avantages d’être en société. Lors de mes années d’étude, j’ai appris à produire du lait, de la viande et des céréales. Mais on m’a peu parlé des précautions à prendre quand on travaille à plusieurs. De plus, jeune installé je suis parti “la fleur au fusil” et je n’ai pas entendu les recommandations qu’on me faisait. J’avais l’impression que les problèmes de relations entre les associés ne me concernaient pas et que les personnes qui avaient du mal à s’entendre en société l’avaient bien cherché. J’ai vite changé d’avis”.
Ce n’est pas seulement une affaire d’hommes
“Souvent, j’entends mes collègues agriculteurs dire : “Les relations entre les associés, c’est une affaire d’hommes et cela se règle entre hommes”. Au départ je partageais ce point de vue. Avec l’expérience, je me suis rendu compte que s’expliquer franchement est important, mais baser la résolution de problèmes délicats sur ce seul principe se révèle souvent insuffisant. La solution opposée “Moins on en parle et mieux c’est” n’est pas meilleure. Personnellement je trouve cette attitude pire que le rapport de force. Sauf quelques rares exceptions, la “politique de l’autruche” n’a jamais fait ses preuves. Vous vous demandez alors comment nous avons procédé, avec mes deux associés successifs, pour surmonter toutes nos difficultés ? Je vous le raconterai dans les prochains épisodes”.
Article réalisé avec la participation financière du Conseil général de la Manche et du CasDAR
53 % des exploitations normandes sont en société
- En Normandie, sur les 29 240 exploitations agricoles recensées en 2011 par la MSA, 15 520 étaient sous forme sociétaire (GAEC, EARL, autres sociétés), soit 53 % du total des exploitations.
- Le phénomène s'amplifie avec, ces dernières années, des installations de jeunes agriculteurs en société très nombreuses. Ainsi en 2013 elles représentent 78 % du total des installations aidées pour les 5 départements de la région normande.
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