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Climat-Air-Energie
Des orientations à afficher avant juillet 2012

L’agriculture régionale invitée à contribuer aux objectifs nationaux.

La France s’est fixée l’objectif de limiter la pollution atmosphérique, de réduire de 20 % ses émissions de gaz à effet de serre (GES) entre 1990 et 2020, d’augmenter son efficacité énergétique de 20 % et de produire 23 % d’énergies renouvelables. Avant juillet 2012, chaque région est invitée préciser sa contribution aux objectifs nationaux à horizons 2020 et 2050 au travers d’un Schéma régional Climat Air Energie. L’heure est donc à l’effervescence : pour proposer ses orientations, il faut au préalable dresser le bilan des pratiques locales, des consommations et d’émissions par secteur d’activité, évaluer les potentiels de progression adaptés aux contextes locaux et évaluer l’impact du changement climatique en région.


L’agriculture : un secteur atypique en matière d’énergie et de GES

L’agriculture normande consom-me peu d’énergie (2 % de l’énergie consommée en Haute-Normandie et 4 % de l’énergie bas-normande (source Explicit, Observatoire de l’Energie, Air normand 2005)). Elle est en revanche une source d’émissions de GES à travers deux activités principales : l’élevage (fermentation dans le système digestif des ruminants (méthane CH4) et gestion des déjections (CH4 et N2O protoxyde d’azote)) et la fertilisation (N2O lié à l’épandage d’engrais minéraux et organiques) (voir encadré émissions de l’agriculture française). Au delà de cette difficulté, l’agriculture présente néanmoins un formidable atout : elle peut contribuer à diminuer les émissions des autres secteurs ! Lors de leur croissance, les plantes captent le CO2 de l’atmosphère et le stock dans la matière et dans les sols. La biomasse permet de limiter le recours aux produits fossiles (fuel, gaz utilisé pour le chauffage, pétrole pour la production de bioplastiques…) et leurs émissions induites. A titre d’exemple, la production annuelle moyenne d’un km de haie bocagère permet de remplacer 1 500 l de fuel et d’éviter l’émission de 4 Teq CO2.

Une diminution déjà amorcée

Nombre d’exploitations agricoles ont désormais recours à des solutions qui allient intérêt environnemental et économique : Utiliser un prérefroidisseur de lait, adopter une conduite économe ou pratiquer l’échange parcellaire, opter pour des échangeurs thermique en bâtiment d’élevage, produire des énergies renouvelables (bois énergie, solaire thermique ou photovoltaïque, biogaz)… Mais contrairement aux autres secteurs dont les émissions dépendent essentiellement de la consommation d’énergie et de la libération de CO2, les émissions du secteur agricole sont complexes, encore mal mesurées et mal maîtrisées. Les progrès réalisés dans la maîtrise de la fertilisation azotée et la hausse des niveaux de production bovine ont d’ores et déjà fait diminuer les émissions du secteur agricole : - 9 % entre 1990 et 2003, (- 18 % en Basse-Normandie)… Mais l’Europe assigne au secteur agricole un effort de réduction des GES de 45 à 50 % à échéance 2050.


Quels modèles d’exploitation en 2050 ?

En culture, les pistes de réduction des émissions sont quantitatives -réduire les apports azotés - ou qualitatives- mieux maîtriser l’impact de la température et de l’humidité sur les émissions de N2O, travailler sur la forme des apports ou le choix des cultures (ex : légumineuses). En élevage, les pistes sont également d’ordre quantitatives -intensifiant la production ou limitant le taux de renouvellement par exemple pour diminuer le nombre de tête de bétail - ou qualitatives- jouer sur la fermentation entérique (diminuer les volumes ingérés : moins de fourrage et plus d’aliments concentrés, ou fournir des aliments plus digestes comme les légumineuses) ou mieux gérer les déjections (traitement aérobie ou méthanisation).Dans tous les cas, la réflexion se mène à l’échelle globale, les gains sur un poste pouvant se faire au détriment d’un autre poste.

Emissions de GES de l’agriculture française

L’agriculture serait ainsi responsable de 45 % des émissions régionales de GES en Basse-Normandie et 9 % en Haute-Normandie. Cette différence s'explique d’abord par le poids plus faible de l'agriculture en Haute-Normandie lié à une forte densité urbaine et industrielle. En moyenne, chaque exploitation professionnelle normande émet de l’ordre de 500 T éq CO2 soit l’équivalent des émissions de 31 ménages moyens français. Un chiffre à relativiser puisqu’une exploitation professionnelle française moyenne a une capacité nourricière annuelle de 290 à 460 habitants (sur la base des besoins en protéines totales et en énergie d’un individu - CEREOPA 2011).

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