Des vaches au tigre : l'agriculteur a eu son zoo
Jusqu'où peut mener une passion ? Loin, très loin diront certains. C'est ce qu'est arrivé à Lucien Lebreton, fondateur du parc zoologique de Champrepus (50). Cet agriculteur à la retraite, passionné d'élevage, n'imaginait pas que ses volières du début se transformeraient en l'un des plus beaux parcs de Normandie...
Jusqu'où peut mener une passion ? Loin, très loin diront certains. C'est ce qu'est arrivé à Lucien Lebreton, fondateur du parc zoologique de Champrepus (50). Cet agriculteur à la retraite, passionné d'élevage, n'imaginait pas que ses volières du début se transformeraient en l'un des plus beaux parcs de Normandie...







Le zoo de Champrepus fête ses 60 ans. Pour l'occasion, les deux tigres de Sumatra (espèce menacée) ont déménagé dans leur nouvel espace : la vallée des Tigres. C'est en 1957 que Lucien Lebreton, jeune retraité agricole, se lance dans cette aventure qui deviendra une vraie success-story.
Agriculteur passionné
« Mon grand-père a eu la bonne idée d'ouvrir ce parc en juillet 1957. Avec un ami, il partageait la même passion pour l'élevage d'oiseaux d'ornement. Il avait installé ses volières le long de la nationale 924 à l'époque et s'est très vite aperçu que ça plaisait aux personnes qui passaient par là. L'idée de créer un parc était née dans sa tête», informe Yves Lebreton, petits-fils de Lucien Lebreton (fondateur) et cogérant du parc zoologique de Champrepus avec son frère Jacques. Le 1er juillet 1957, Lucien Lebreton gagne le premier franc symbolique grâce à son parc. Même si l'agriculteur est à la retraite, il ne se repose pas sur ses lauriers. L'homme, passionné par l'élevage, décide tout d'abord de faire du futur parc zoologique de Champrepus un site de soin et de refuge aux animaux. « Les chasseurs apportaient des renards, des blaireaux, des couvées de perdrix, des chevreuils, etc. Mon grand-père construisait des petits enclos les uns à côté des autres. Il adorait ça », ajoute le cogérant du parc. Une passion qui devient une vraie réussite car, aujourd'hui, le parc accueille plus de 130 000 visiteurs chaque année.
Protection des espèces, confort animal
Quatorze personnes sont employées à temps complet (une trentaine en haute saison) afin de soigner les espèces et gérer le zoo. Dès 1957, Lucien Lebreton a pour objectif d'accueillir des espèces en danger. « Je suis né dans un parc zoologique. Ça fait quarante ans que je prends le plus grand soin de mes animaux. Mon grand-père s'est battu pour certaines espèces en danger et c'est ce que nous essayons de continuer chaque jour. Nous faisons le maximum pour la conservation des espèces. Par exemple deux panthères de Perse ont été relâchées dans la réserve de Sochi, en Russie. Le grand-père des panthères est naît ici, à Champrepus », explique Yves Lebreton. Au niveau de la ferme, le zoo de Champrepus a participé activement à la conservation de certaines espèces. La Bretonne Pie Noir (500 têtes avant 2004) ou encore l'âne du Poitou (44 têtes en 1977) se sont reproduits dans le parc et ont ainsi participé à la préservation des deux espèces. Le cogérant l'affirme, il n'est pas un collectionneur d'animaux. Le nouvel enclos « la vallée des Tigres» n'est pas le premier espace qui accueille les félins. « C'est un éternel recommencement. Mon objectif principal reste le confort des animaux qui résident ici. Ils doivent être le mieux possible. Au lieu d'accueillir d'autres espèces, on garde les nôtres afin de les installer dans des conditions parfaites. »
La vallée des Tigres
C'est la troisième fois que le roi de la jungle change de place au zoo de Champrepus. « Je suis sur que dans vingt ans, ce nouvel espace sera devenu trop petit et il faudra encore changer », s'amuse Yves Lebreton. Chandra et Buckit, les deux pensionnaires du site peuvent désormais se baigner dans un bassin d'eau, desservi par deux grandes cascades. Depuis l'arrivée de tigres au zoo de Champrepus, trois tigreaux de Sumatra ont déjà vu le jour. Preuve que les bêtes se sentent bien. Cette nouvelle vallée a tout pour accroître le confort des félins et, ainsi, accueillir de nouvelle naissance.
La Normandie,
une plus-value
« Comme je dis souvent, nous ne sommes pas au bout de la ligne de bus. Nous sommes en Sud-Manche, ce n'est pas une zone géographiquement très peuplée. Je pense que ces 130 000 visiteurs montrent que notre travail plaît », explique-t-il. Mais fort heureusement pour le bien-être du parc et de ses jardins, la météo normande s'occupe de tout. « C'est une excellente météo pour nos espaces. On a pas souvent besoin d'arroser. La Normandie est une beauté de la nature à elle toute seule. Au parc, elle nous montre qu'elle a de quoi embellir naturellement les espaces ».