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Didier Guillaume Le (re) Conquérant betteravier

Didier Guillaume (ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation) en déplacement exceptionnel à Cagny le 27 mars, a exprimé son soutien aux salariés et aux planteurs de Saint Louis Sucre face au projet de restructuration des sucreries de Cagny (14) et d’Eppeville (80) par Südzucker. 500 planteurs, ETA, et salariés de la sucrerie de Cagny se sont mobilisés au pied levé pour témoigner de leur détermination à poursuivre la production de sucre et de betteraves.

llll Le ministre a indiqué la détermination de L’Etat au travers de l’union sacrée de tous les élus nationaux, régionaux, départementaux et territoriaux à faire reculer le groupe Südzucker et a rappelé sa conviction que d’autres solutions sont possibles. Si le groupe allemand souhaite se retirer, il faut ouvrir la porte aux projets de reprise. Cette détermination est entièrementt partagée par tous les parlementaires des départements concernés qui avaient indiqué la veille leur soutien total aux betteraviers.

En dépit de la crise du sucre, la CGB a confirmé au ministre et à l’ensemble des élus, la volonté de préserver les capacités de production de sucre en France. Franck Sander (président de la CGB) a rappelé que Cagny et Eppeville sont des sites industriels économiquement viables et que la CGB travaille sur toutes les options possibles pour permettre leur poursuite.

Les planteurs de betteraves et la CGB ont remercié l’engagement du ministre et des élus à leurs côtés. Cette rencontre à Cagny a également permis d’acter la volonté partagée du ministre et de la CGB de bâtir un plan de compétitivité ambitieux avec l’accompagnement de l’Etat pour renforcer nos bassins de production betteraviers et nos outils industriels. Questions à Didier Guillaume.

 

>> Monsieur le ministre, quel est votre sentiment par rapport à cette décision prise par Südzucker ?

Il s’agit d’une décision unilatérale et incompréhensible. Le groupe Südzucker veut faire un coup financier, c’est cela qui est inacceptable. C’est la raison pour laquelle l’Etat est déterminé aux côtés des planteurs, des salariés, des prestataires de services de la filière et des élus à tous les niveaux et de tous bords. C’est l’union sacrée pour dire « non », nous ne laisserons pas faire. Il y a d’autres solutions que l’arrêt de la production.

 

>> Qu’attendez-vous aujourd’hui de l’entreprise ?

Qu’elle accepte de discuter et de reculer. Sa décision n’a aucun sens économique, aucun sens territorial ni social en dehors de faire 160 chômeurs directs et beaucoup de dégâts dans les 500 emplois induits.

 

>> Et si Sudzucker refuse de plier ?

L’Etat prendrait tous les moyens en sa possession pour aboutir à une reprise des sites qui sont viables comme Cagny.

 

>> Quels sont ces moyens ?

Avec le Préfet qui coordonne ce dossier, nous allons étudier toutes les possibilités pour que cette restructuration coûte très cher à Südzucker au regard des droits environnementaux par exemple. La centrale d’épuration, qui a été construite il y a deux ans avec des fonds publics, était prévue pour fonctionner pendant 10 ans. Il faudra payer ce différentiel.

Autre axe : l’absence de PSE (Plan de Sauvegarde de l’Emploi) sous prétexte que l’on conserve 5 personnes dans l’entreprise. Cette situation avoisine un contournement de la loi.

 

>> Vous affichez une réelle volonté politique mais la filière sucre bat de l’aile ?

Certes, avec la fin des quotas, on assiste à une production mondiale forte et des cours en baisse mais nous avons la certitude que cette filière a de l’avenir sous condition de restructuration et donc en travaillant différemment.

 

>> Quel est votre calendrier ?

Le plus rapide possible. Nous sommes en discussion avec les différents acteurs tous les jours et en attente de réponses à nos interrogations dans les semaines qui viennent.

 

>> C’est un sujet qui pourrait être évoqué au plus haut niveau, par exemple entre le Président Macron et Angela Merkel ?

Nous n’en sommes pas là. Le sujet sera déjà évoqué demain 5 avril au conseil européen des ministres de l’Agriculture. L’occasion de rappeler notre position. Un, nous demandons à Südzucker de revenir sur sa décision inique et inacceptable. Deux, si le groupe ne revient pas sur sa décision, alors qu’il laisse les planteurs et la CGB travailler à un plan de reprise d’un outil que nous pensons viable.

 

Sébastien Leclerc (député du Calvados)

« Je retiens que le Gouvernement a pris la mesure des choses. Il y a quelques semaines, quand j’ai interpellé le ministre de l’Agriculture à l’Assemblée nationale sur le sujet, il ne se rendait pas compte de l’importance de la filière betteravière sur notre territoire. Désormais, avec la mobilisation de l’ensemble des parlementaires du Calvados, Didier Guillaume est entré pleinement dans le dossier ».

 

Sophie Gaugain (Région Normandie)

« Nous en sommes à une étape tout à fait pragmatique de la mobilisation générale pour la filière dans son ensemble et le site de Cagny en particulier. Des éléments importants ont été apportés sur la manière dont les discussions peuvent être à nouveau rouvertes avec Südzuker. La détermination de l’Etat et de la Région Normandie, ainsi que celle des autres régions concernées, sont des éléments importants ».

 

Laurence Dumont (Député du Calvados)

« Il n’y a que les combats qu’on ne mène pas qui sont perdus d’avance. Mon optimisme, je l’ai chevillé au corps parce qu’il est juste que cette usine continue à faire vivre 460 familles et, pour partie, un millier de planteurs et quelques dizaines d’ETA (Entreprise de Travaux Agricoles). C’est très positif que le ministre soit venu. Il a constaté une mobilisation très forte des planteurs, des salariés et des élus tous niveaux confondus ».

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