Dix animaux bloqués à cause de la FCO
Sur l’exploitation de Dominique Barbedette, installé dans le canton de Sourdeval, dix animaux devaient partir mi-novembre. L’éleveur est contraint de les garder en raison des restrictions de mouvement imposées
par la FCO (Fièvre catarrhale ovine). Désormais, la zone réglementée a été étendue à la Manche.

Suite à un foyer en Loire-Atlantique, la Manche est passée en partie
en zone réglementée (JO du 11/11/2016). Près de 150 communes du sud-Manche sont concernées, au sud de la ligne Saint-Pair-sur-Mer à Coulouvray-Boisbenâtre. Dominique Barbedette, installé à Saint-Clément-Rancoudray, se situe donc dans cette zone réglementée. Il est touché de plein fouet par la restriction des mouvements d’animaux de la zone réglementée vers la zone indemne.
Contraint de garder les animaux
Tout début novembre, il avait procédé aux pesées avec Bovin Croissance de ses broutards limousins afin d’affiner la date de départ. Une méthode qu’il applique à chaque fois pour avoir des animaux au poids idéal. Et vers la mi-novembre, un lot se trouvait bon à partir. Il a donc appelé son négociant. Et la réponse a été immédiate et sans détour. Il m’a dit « on est dans la zone FCO. Alors gardes-les » se souvient-il. Une réponse qui l’a laissé sans voix parce que cette vente lui permet de couvrir ses charges. Alors, il a appelé sont banquier pour le prévenir. « Le souci, c’est que les prélèvements ne s’arrêtent pas, les factures sont à payer » se désole-t-il. Le manque à gagner est réel. Il doit garder ses animaux, continuer à les nourrir sans savoir à quel moment ils vont pouvoir partir.
Prêt à vacciner
Il se sent désarmé face au manque d’informations qu’il obtient. Faut-il vacciner ou pas. Il n’en sait rien. « Si je vaccine, il va falloir attendre 45 jours pour les commercialiser. Si je ne vaccine pas, il faut surveiller l’évolution de la carte » indique-t-il. Certes, il peut les vendre à l’intérieur de la zone réglementée, au total au sein de plus de 84 départements français. Si jamais un débouché est trouvé dans cette ZR, les prix risquent de ne pas être à la hauteur de ses attentes. Alors, Dominique Barbedette se dit « prêt à vacciner si cela me permet de valoriser le broutard ».
Où faire les économies ?
Ce sont des pertes financières qui pèsent sur son exploitation. Le fait que ses animaux ne partent pas, c’est une attente de trésorerie de 8 000 €. « En plus, j’attends aussi les MAEC. Le solde n’est toujours pas arrivé. La réforme de la PAC a tué les naisseurs » indique Dominique Barbedette qui s’est installé en 2001. Depuis quinze ans, il ne voit aucune évolution de prix mais une augmentation des charges. Certes, « les agriculteurs ont toujours faire face. Mais aujourd’hui, où peut-on encore faire des économies » s’interroge-t-il.
Désormais, Dominique Barbedette est en attente d’informations, et surtout de l’appel de son négociant pour pouvoir faire partir ses animaux et retrouver de la trésorerie.