Charolaise
Du potentiel sur demande
Charolaise
Yves Tardif, jeune retraité de l’enseignement, tire son épingle du jeu en race allaitante. Sa priorité, travailler la génétique au maximum.
La Charolaise, cela demande avant tout de l’attention pour en tirer tout le potentiel. Avec une seule finalité économique, la production de viande, Yves Tardif, éleveur mais aussi président du Pôle allaitant manchois, estime qu’il faut travailler plus que jamais la génétique, non seulement dans sa race de prédilection mais aussi en Salers, Blonde d’Aquitaine ou encore Limousine. Autre priorité, “un éleveur doit apprendre à dresser ses animaux. En 2013, nous organiserons une session de formation adaptée”.
Retour aux sources
Yves Tardif et l’élevage, c’est une longue histoire qui remonte à ses parents, agriculteurs à Sourdeval. Mais voilà, petite ferme et peu de débouchés pour l’ensemble des enfants. C’est dit, un fils reprendra l’exploitation, Yves, lui, poursuivra ses études, tout d’abord à Vire (il fréquentera au passage Michel Drucker au lycée Maupas), puis à l’université pour devenir professeur de mathématiques entre 1967 et 2006. L’agriculture, il ne l’oubliera jamais au cours de ses années d’enseignement. Sa carrière, il la finira d’ailleurs à quelques kilomètres de sa terre natale, au Teilleul. Dès 1985, alors qu’il travaille à mi-temps, il achète ses deux premiers animaux (Normands croisés) pour les herbages familiaux. “Au début des années 2000, j’ai sérieusement étudié la question. La Limousine ou la Blonde d’Aquitaine ne convenaient pas à ma structure d’exploitation, j’ai donc opté pour la Charolaise, une race puissante, qui m’a impressionnée”. Il est vrai que la Charolaise se contente de peu, à condition de bien s’en occuper. “J’ai une petite stabu et 18 ha de SAU. La ration ? De l’herbe, encore de l’herbe, toujours de l’herbe et du foin avec quelques achats de pulpes et maïs pour l’hiver”. Vous l’avez compris, la pierre angulaire du système d’Yves, c’est la simplicité à tous les niveaux. Ici, pas de tracteurs dernier cri, pas ou peu de matériels ; il est vrai que si notre homme a la sécurité de la retraite pas question de négliger la gestion de son atelier.
De la carcasse avant tout
Dans les champs, pas de doute la Charolaise c’est avant tout de la morphologie et donc de la carcasse. Un exemple, “Uranie”, vue à de nombreuses reprises dans les concours comme le Festival de Lessay, est partie dernièrement à la réforme. “Presque 700 kg à l’abattoir” annonce fièrement Yves Tardif qui possède en tout 20 mères. “L’objectif, c’est 20 veaux sans perte”. Et de croiser les doigts au passage, “un pépin, cela peut arriver à tout le monde, aucun éleveur n’est à l’abri”. L’intervalle vêlage-vêlage (IVV), lui, est assez élevé. “Je travaille ma génétique au maximum, il m’arrive de décaler les vêlages de deux ou trois mois”. Ici, pas de taureau, “je travaille avec les unités de sélection comme AMELIS en choisissant des souches à haut potentiel. Depuis peu, j’utilise le génotypage. Ma priorité, travailler la voie femelle”. Les veaux mâles sont élevés et vendus en reproducteurs. Les femelles sont gardées pour le renouvellement et la vente. “Si je n’ai plus rien à prouver dans le domaine du professorat, j’adore relever un autre challenge avec mon troupeau. L’amélioration que j’apporte à la race peut tirer les autres cheptels vers le haut”. Évron, Caen, Lessay, Yves sillonne tous les concours d’importance. “Dernièrement, à Alençon, avec six animaux j’ai ramené sept plaques, avec notamment un Prix d’Ensemble, juste derrière la Vendée, une région de référence”.
Afficionado de la Charolaise, Yves n’en délaisse pas pour autant les autres races, présidence du Pôle allaitant oblige. “Nous jouons, tous les éleveurs d’allaitantes, dans la même cour avec des options différentes mais une même finalité : faire progresser nos cheptels”. L’un des plus gros challenges à relever curieusement, c’est celui de la communication. “C’était un gros problème lorsque je suis arrivé, il fallait que l’on parle plus de nous pour que chacun comprenne ce que nous sommes capables de faire. Et puis, il y a les jeunes, communiquer c’est un premier pas vers de futures installations”. Bilan de son premier mandat de trois ans, “on progresse, c’est sûr, peut être pas en nombre de têtes mais en qualité. J’incite à utiliser le Contrôle de croissance, d’autant plus que Laurent Hédou, directeur, et Alain Lebreton, technicien de secteur, offrent un appui technique intéressant avec des indicateurs clairs”. Yves Tardif remettra son mandat en janvier prochain, avec un regret, “trois ans, cela me semble court. Cinq ans permettrait de mieux suivre les dossiers”.
Retour aux sources
Yves Tardif et l’élevage, c’est une longue histoire qui remonte à ses parents, agriculteurs à Sourdeval. Mais voilà, petite ferme et peu de débouchés pour l’ensemble des enfants. C’est dit, un fils reprendra l’exploitation, Yves, lui, poursuivra ses études, tout d’abord à Vire (il fréquentera au passage Michel Drucker au lycée Maupas), puis à l’université pour devenir professeur de mathématiques entre 1967 et 2006. L’agriculture, il ne l’oubliera jamais au cours de ses années d’enseignement. Sa carrière, il la finira d’ailleurs à quelques kilomètres de sa terre natale, au Teilleul. Dès 1985, alors qu’il travaille à mi-temps, il achète ses deux premiers animaux (Normands croisés) pour les herbages familiaux. “Au début des années 2000, j’ai sérieusement étudié la question. La Limousine ou la Blonde d’Aquitaine ne convenaient pas à ma structure d’exploitation, j’ai donc opté pour la Charolaise, une race puissante, qui m’a impressionnée”. Il est vrai que la Charolaise se contente de peu, à condition de bien s’en occuper. “J’ai une petite stabu et 18 ha de SAU. La ration ? De l’herbe, encore de l’herbe, toujours de l’herbe et du foin avec quelques achats de pulpes et maïs pour l’hiver”. Vous l’avez compris, la pierre angulaire du système d’Yves, c’est la simplicité à tous les niveaux. Ici, pas de tracteurs dernier cri, pas ou peu de matériels ; il est vrai que si notre homme a la sécurité de la retraite pas question de négliger la gestion de son atelier.
De la carcasse avant tout
Dans les champs, pas de doute la Charolaise c’est avant tout de la morphologie et donc de la carcasse. Un exemple, “Uranie”, vue à de nombreuses reprises dans les concours comme le Festival de Lessay, est partie dernièrement à la réforme. “Presque 700 kg à l’abattoir” annonce fièrement Yves Tardif qui possède en tout 20 mères. “L’objectif, c’est 20 veaux sans perte”. Et de croiser les doigts au passage, “un pépin, cela peut arriver à tout le monde, aucun éleveur n’est à l’abri”. L’intervalle vêlage-vêlage (IVV), lui, est assez élevé. “Je travaille ma génétique au maximum, il m’arrive de décaler les vêlages de deux ou trois mois”. Ici, pas de taureau, “je travaille avec les unités de sélection comme AMELIS en choisissant des souches à haut potentiel. Depuis peu, j’utilise le génotypage. Ma priorité, travailler la voie femelle”. Les veaux mâles sont élevés et vendus en reproducteurs. Les femelles sont gardées pour le renouvellement et la vente. “Si je n’ai plus rien à prouver dans le domaine du professorat, j’adore relever un autre challenge avec mon troupeau. L’amélioration que j’apporte à la race peut tirer les autres cheptels vers le haut”. Évron, Caen, Lessay, Yves sillonne tous les concours d’importance. “Dernièrement, à Alençon, avec six animaux j’ai ramené sept plaques, avec notamment un Prix d’Ensemble, juste derrière la Vendée, une région de référence”.
Afficionado de la Charolaise, Yves n’en délaisse pas pour autant les autres races, présidence du Pôle allaitant oblige. “Nous jouons, tous les éleveurs d’allaitantes, dans la même cour avec des options différentes mais une même finalité : faire progresser nos cheptels”. L’un des plus gros challenges à relever curieusement, c’est celui de la communication. “C’était un gros problème lorsque je suis arrivé, il fallait que l’on parle plus de nous pour que chacun comprenne ce que nous sommes capables de faire. Et puis, il y a les jeunes, communiquer c’est un premier pas vers de futures installations”. Bilan de son premier mandat de trois ans, “on progresse, c’est sûr, peut être pas en nombre de têtes mais en qualité. J’incite à utiliser le Contrôle de croissance, d’autant plus que Laurent Hédou, directeur, et Alain Lebreton, technicien de secteur, offrent un appui technique intéressant avec des indicateurs clairs”. Yves Tardif remettra son mandat en janvier prochain, avec un regret, “trois ans, cela me semble court. Cinq ans permettrait de mieux suivre les dossiers”.