Elections régionales : une mosaïque de solutions
Les 6 et 13 décembre prochains auront lieu les élections régionales. Un enjeu pour la nouvelle région Normandie et pour son agriculture. Les candidats présenteront leur projet le 30 novembre à Caen.

Longtemps annoncée, jamais réalisée, la région Normandie va se concrétiser au 1er janvier prochain. Sous l’effet de la loi réformant le découpage territorial, la Normandie va (re)voir le jour en 2016. Adieu les supplétifs de “basse” et “haute”, place à une seule région. Le premier acte concret de cette réforme sera constitué de l’élection des conseillers régionaux lors du scrutin des 6 et 13 décembre prochains. Un scrutin de liste qui donnera la possibilité aux listes qualifiées pour le deuxième tour de fusionner entre elles et définira les contours de la nouvelle assemblée régionale. La première décision que le nouveau Conseil Régional devra prendre sera celle du choix du nom de la région, du chef-lieu de la région et sur l’implantation de son siège.
Une nouvelle région, un nouveau budget
Si l’on additionne les deux budgets des deux régions préexistantes, la collectivité régionale gère un budget de 1,9 milliard d’euros. Sur ce total 15 millions sont consacrés au secteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche), soit environ 1%. Ajoutons que, devenue organisme de gestion des fonds européens, la région gère désormais les enveloppes du deuxième pilier de la PAC, soit 308 millions d’euros en Basse-Normandie et 103 millions pour le territoire haut-normand pour la période 2014/2020. L’utilisation de ces crédits est validée à travers les plans de développement rural négociés avec la commission européenne. Ils resteront en vigueur jusqu’en 2020. A noter que, pour être attribués, ces crédits européens doivent faire l’objet d’un cofinancement national (Etat ou collectivités locales). La règle générale, qui vaut pour la Haute-Normandie, est d’un cofinancement à 50/50. Pour la Basse-Normandie, classée “région en transition” par la commission européenne, le cofinancement est fixé à 63% (UE) et 37% (Etat et collectivités locales. Ainsi, la capacité d’investissement liée aux fonds européens sur le deuxième pilier de la PAC (développement rural) atteint-elle 206 millions d’euros en Haute-Normandie, et 489 millions d’euros en Basse-Normandie d’ici à 2020. Au total, le territoire normand peut donc prétendre à 695 millions d’euros de crédits destinés à l’installation des jeunes agriculteurs, l’investissement dans la modernisation, l’application de mesures agroenvironnementales, l’agriculture biologique, les services en milieu rural…
Agri-dating le 30 novembre
L’échelon régional s’érige donc en un nouveau centre de décision essentiel quant à la politique agricole dans ses dimensions économiques et environnementales. Le projet des candidats, leurs intentions en matière agricole et agroalimentaire revêtent donc une importance nouvelle pour les ressortissants du secteur au premier rang desquels les agriculteurs. C’est la raison pour laquelle, la chambre régionale d’agriculture, associée à la FRSEA de Normandie et aux Jeunes Agriculteurs de Normandie, a décidé d’organiser un agri-dating des candidats. Il prendra la forme de l’audition successive des six têtes de liste portées par des mouvements représentés au Parlement. Annulée le 16 novembre pour cause de deuil national, cette audition aura lieu le 30 novembre prochain à la chambre régionale d’agriculture à Caen.
A noter que les vidéos des interventions des candidats seront disponibles dès la semaine prochaine sur le site de Réussir l’Agriculteur Normand
agriculteur-normand.com