Export de blé au départ de Caen : février exceptionnel
llll Avec 223 000 t de blé exporté par Agrial en janvier et février dont 105 000 t au départ du silo portuaire de Caen, la tendance céréalière en ce début d’année semble s’inverser. De bon augure pour la campagne 2018 ? Le point avec Philippe Vincent (directeur « Céréales » d’Agrial).
llll Avec 223 000 t de blé exporté par Agrial en janvier et février dont 105 000 t au départ du silo portuaire de Caen, la tendance céréalière en ce début d’année semble s’inverser. De bon augure pour la campagne 2018 ? Le point avec Philippe Vincent (directeur « Céréales » d’Agrial).
>> Quel premier bilan peut-on tirer de la moisson 2017 ?
A l’échelon du territoire d’Agrial, on retrouve un volume de collecte tout à fait correct, même si nous ne sommes pas sur l’année exceptionnelle de 2015. Le bilan final devrait tourner aux alentours de 1,7 Mt au terme de cette campagne.
Second aspect : des blés d’une qualité exceptionnelle. La moyenne PS s’établit à 77 avec 12,1 en protéines. En résumé, de bons rendements avec la qualité au rendez-vous.
>> Et quid de la commercialisation ?
Le niveau de sortie des céréales est resté relativement limité en début de campagne. Nous avons approvisionné tout notre débouché de fabricants d’aliments du bétail, usines du groupe et autres. Par contre, le débouché à l’export a souffert. L’origine France a été pénalisée par une récolte russe très importante et de qualité et par la parité euro/dollar.
>> Mais un inversement de tendance en ce début d’année ?
Effectivement depuis janvier avec un mois de février exceptionnel en termes de sortie : 223 000 t pour ce seul mois dont 105 000 t au départ du silo portuaire de Caen. Un record pour la coopérative.
>> Des conséquences sur les stocks report ?
Au niveau hexagonal, il faut que l’on sorte la moitié de nos blés à l’export. On a pris du retard par rapport à cet objectif. On peut donc nourrir quelques craintes.
Au niveau d’Agrial, je suis un peu plus confiant même si ce sont 60 % des volumes collectés que nous devons exporter. Le début de campagne nous a fait craindre un stock de report élevé mais janvier et surtout février nous redonnent espoir.
>> Comment voyez-vous la campagne 2018 ?
Je n’ai pas de boule de cristal. Néanmoins, ce que l’on peut dire aujourd’hui, c’est que l’état des cultures est globalement correct partout sur la planète mis à part quelques craintes de sécheresses aux Etats-Unis. Le niveau de production mondiale devrait donc aussi rester correct.
A l’échelon de la coopérative, on a connu un automne et un hiver beaucoup plus pluvieux que l’an dernier mais l’état des cultures reste d’un bon niveau. Par contre, on enregistre des reliquats azotés beaucoup plus faibles qu’en 2017. Ce qui signifie moins d’azote disponible dans le sol pour la plante. Tous les agriculteurs et tous nos adhérents doivent donc être vigilants sur ce point : la bonne dose au bon moment pour atteindre une teneur en protéine au minimum de 11 qui constitue la clé d’accès sur l’ensemble des marchés exports.
>> En matière phytosanitaire, la séparation de la vente et du conseil, c’est pour bientôt. Vous vous y préparez ?
C’était une promesse du candidat Macron qu’il va tenir. Notre rôle, à nous, c’est d’accompagner l’adhérent tout au long du cycle de production pour qu’il optimise sa marge, qu’il produise une marchandise commercialisable et qui répond aux besoins du marché... Nous sommes donc très attentifs à ce qui va être mis en place. Ce qui semble se dire, c’est que l’agriculteur devra disposer d’un conseil global indépendant une fois par an mais que le distributeur de produits phytosanitaires pourra poursuivre le conseil d’application. Un peu comme le pharmacien qui donne des conseils quant à l’utilisation d’un médicament.
Mais tout n’est pas calé... De toute façon, on s’adaptera.