Faire du SRADDET un outil au service de l'aménagement rural
Près de cinquante personnes assistaient à la troisième réunion de débat sur les orientations du SRADDET (voir encadré) à Saint-Lô le 9 juillet dernier. « Cette réunion est la plus nombreuse » a calculé Guy Lefrand, vice-président du Conseil Régional en charge de l'élaboration du document. Parmi elles, quelques responsables agricoles venus porter la voix des agriculteurs dans l'élaboration d'un plan d'occupation et d'aménagement de l'espace qui concernera forcément l'agriculture.
Thierry Chasles, vice-président de la FDSEA de la Manche, est d'abord intervenu sur la reprise des réservoirs de biodiversité identifiés dans le cadre du précédent « schéma régional de cohérence écologique ». Ces données ont besoin d'harmonisation sur la méthode utilisée dans les deux ex-régions. Il a aussi évoqué la situation de bassins d'emploi en tension avec un développement économique qui ne trouve pas la main d'oeuvre dont les entreprises ont besoin. Cela risque de poser des problèmes d'urbanisation si un afflux(relatif) de personnes devait se produire. La Région attend les conclusions d'un travail du CESER sur le sujet. Elle a toutefois mentionné son intention de limiter l'étalement urbain, en favorisant la réutilisation des friches urbaines en vue de redensifier les centres-villes et les centres-bourgs.
Du numérique à la haie
L'accès au numérique et, notamment au très haut débit, a aussi été évoqué. Les exploitations agricoles sont de plus en plus connectées. Elles ont besoin de lignes rapides et fiables, ne serait-ce que pour remplir leurs obligations administratives, comme l'a souligné Rémi Bailhache pour la chambre d'agriculture. La Région a précisé qu'un plan est disponible pour accélérer le développement du très haut débit, moyennant que les conseils départementaux et les établissements de coopération intercommunale s'engagent financièrement. Rémi Bailhache a aussi alerté les rédacteurs du SRADDET sur les constats inquisiteurs et non-argumentés dressés dans l'état des lieux, notamment à propos de la situation environnementale et de la responsabilité de l'agriculture. Il a demandé des propos plus nuancés et ouvert la discussion sur le bocage pour lequel une politique doit être adaptée au niveau local, la densité des haies et les fonctions qu'elles remplissent n'étant pas les mêmes sur tout le territoire normand. Il a ainsi plaidé pour une gestion qui combine adaptation du parcellaire aux modes de production et maintien des fonctions environnementales de la haie.
Au terme de ces échanges nourris, le Conseil Régional a donné rendez-vous cet automne pour faire part de propositions à intégrer dans la version définitive du document qui sera soumis ensuite à la consultation officielle. L'arrêté préfectoral définitif est attendu pour la mi-2019.