FDSEA-JA 50 : retirer des produits des rayons de supermarchés
Les distributeurs sont appelés à procéder à des opérations de déréférencement de produits. La FDSEA et les JA de la Manche viennent de leur en faire la demande afin de pénaliser les transformateurs qui ne respectent pas les accords.

Les agriculteurs manchois ne désarment pas. Ils poursuivent leurs actions notamment face aux transformateurs qui
ne respectent pas l’accord des 340 €/1 000 l. Un accord qui avait réuni la grande distribution et les industriels. Si les premiers respectent, les derniers ne le font pas. “Nous avons eu la surprise de voir que les transformateurs avaient les troubles de la mémoire” ironise Sébastien Amand, président de la FDSEA de la Manche. Et pourtant, le 24 juillet, date de cet accord,
“personne n’avait quitté la table, ou n’avait dit que ce n’était pas
possible”, ajoute-il.
Les mauvais élèves cités
Depuis cette date, certains jouent le jeu, tels que Sodiaal (53), Eurial, Alsace Lait (67), Les Maîtres Laitiers du Cotentin (50), La laiterie Saint-Père (44), Saint-Denis-de-l’Hôtel (45). Par contre, “d’autres jouent pleinement la provocation” s’insurge Ludovic Blin, président de la section lait de la FDSEA. C’est le cas de Savencia (ex Bongrain), Lactalis, Agrial, Danone… Face à cela, les responsables syndicaux ont regardé de près les résultats des entreprises laitières. “Le groupe Bel, sur le premier semestre 2015, voit son résultat augmenter de 98 %, Savencia de 94 %, Danone 22 %” dénonce Ludovic Blin. Par contre Lactalis “ne préfère pas donner ses chiffres. Mais nous ne sommes pas inquiets par rapport à son résultat”, poursuit Sébastien Amand. Ce qui le conduit à dire que “les entreprises laitières se foutent des producteurs”.
Cibler les produits
Face à ce constat qui dure, la FDSEA et les JA ne veulent pas restent sans rien faire “sinon, cela signifierait qu’on cautionne l’attitude des mauvais” insiste Ludovic Blin. “On se doit de réagir” poursuit-il.
Les syndicats majoritaires vont donc commencer des opérations de déréférencement. “Nous allons demander aux distributeurs de retirer des produits de leur rayons” expliquent-ils. Cela peut prendre plusieurs jours en raison des stocks. Et surtout pour laisser le temps à la grande distribution de s’organiser pour “ne pas pénaliser les clients mais bien les diriger vers d’autres produits” explique Jean-François Osmond, secrétaire général des JA.
Derrière les noms des entreprises citées comme mauvais élèves, se cachent les produits Lactel, Président, Cœur de lion, Chaussée aux Moines…
Cette opération devrait être suivie par les GMS, peut-être par crainte de revoir les agriculteurs à leurs portes. Pour autant, les responsables syndicaux ne seront pas sans surveillance. De manière anodine, ils se rendront dans les rayons pour surveiller.