FDSEA Orne : Franck Dordoigne mise sur la discussion pour défendre l’agriculture locale
Franck Dordoigne préside la minico du Theil. L’éleveur, installé à La Chapelle-Souëf avec sa sœur, œuvre dans un secteur où l’échange doit trouver sa place. Premier rendez-vous, l’assemblée générale, lundi 5 février
à 20 h 30.

>> Quel est votre parcours syndical ?
J’ai présidé le canton de Bellême chez les Jeunes agriculteurs (JA), de 2007 à 2013. Nous étions un bon noyau de personnes motivées, et nous voulions dynamiser le secteur. Nous nous sommes rassemblés à 15 et nous avons créé le groupe. Le but était de rassembler autour de l’humain. Nous organisions une soirée JA, entrecôte frites, tous les ans, pas loin de 300 personnes étaient présentes. Ça fonctionnait bien. Et nous participions aux commissions. Je faisais partie de celle de la Safer. Ensuite, je suis entré à la FDSEA.
>> Vous présidez la minico du Theil alors que vous exploitez dans le secteur de Bellême…
C’est vrai. Mais j’ai des terres au Theil. Et ce secteur était peu représenté. Je trouve important de défendre nos intérêts.
>> Quels sont-ils ?
Nous veillons à ce que les terres ne soient pas vendues à particuliers ni à des collectivités. Même si les choses sont désormais un peu plus carrées grâce aux Plans locaux d’urbanisme intercommunaux (PLUI). En ce moment, les céréales ne sont pas payées chères, le lait non plus, alors que nos charges, elles, sont chères.
>> Votre minico compte-t-elle beaucoup d’adhérents ?
Nous sommes trois. Les agriculteurs vivent de façon indépendante, le secteur ne compte pas beaucoup de Cuma. Nous travaillons avec la minico de Bellême et avec Jean-Pierre Deshayes, président de l’interco Bellême-Le Theil. Lui et moi avons intégré la commission Safer.
>> La relance fait partie de vos missions ?
Oui. Je pense que les agriculteurs veulent bien se syndiquer, à condition que cela ne leur prenne pas trop de temps. Les exploitants sont de moins en moins nombreux, alors nous devons assumer des responsabilités ailleurs, comme dans les Organisations de producteurs (OP) ou les coopératives. Nous avons invité pas mal de personnes à notre assemblée générale : j’ai envoyé l’invitation par mail aux agriculteurs que je connais - grâce à la coopérative ou à la laiterie Bel - et ils se chargent de les distribuer en mains propres à leurs voisins. Nous discuterons lors de l’assemblée générale, nous expliquerons ce que le syndicat réalise, et prendrons des contacts.
>> Comment voyez-vous votre rôle syndical ?
Nous devons communiquer au maximum. Montrer ce que l’on fait. Initier le dialogue au quotidien, lorsque l’on rencontre des gens dans la rue, au supermarché, ou au moment des comices. Beaucoup de personnes possèdent des résidences secondaires ici. C’est à elles que l’on doit parler. Certaines sont réceptives, d’autres non. Nous devons maintenir de bonnes relations de voisinage : nous faisons attention à ne pas traiter après le vendredi soir, pour subir de réflexions et ne pas les embêter. Les gens qui viennent ici le week-end ou en vacances font vivre l’économie locale.