FÊTE DE LA TERRE dans l’Orne : fanas de percherons, mordus de vieux tracteurs
Dimanche 1er septembre, les Jeunes agriculteurs invitent des passionnés pour animer la Fête de la terre, à Saint-Gauburge-Sainte-Colombe. Le club Tracto rétro percheron, présidé par Christian Hoël, vient avec 25 tracteurs, à l’ancienne. Valérie Bouteloup et Isabelle Kuntz dérouleront trois fois leur pas de deux. Pour le plaisir des yeux.



llll Valérie Bouteloup est responsable d’un restaurant scolaire. Isabelle Kuntz est coiffeuse. La première est brune. La seconde est blonde. Il y a un peu plus de six ans, elles se croisent à un concours modèles et allures Percheron. « Nous sommes toutes les deux passionnées de la race. Tout est parti de là », retrace Valérie Bouteloup. Depuis, les cavalières ont monté un spectacle, un pas de deux, avec leurs chevaux : Qésako de la Chapelle, 15 ans et Danube de l’Ambou, 6 ans. « Il s’agit d’une présentation de deux Percherons, aux trois allures, dans un rectangle. Nous sommes au botte-à-botte, nous nous séparons pour nous retrouver. C’est une sorte de chorégraphie percheronne. Notre sponsor nous finance les costumes », souligne Valérie Bouteloup. En robe ou jupe blanche ou rouge les éditions précédentes, cette année elles changent de tenue : « nous porterons une veste bleu roi avec des plumes de paon ».
« Ce qui plaît au public, c’est ce grand cheval élégant malgré son poids. Avec le Percheron, tout est XXL. Qésako pèse une tonne et Danube 800 kg. Cela fige les gens », décrit la cavalière, fana de la force tranquille du cheval. « Le Percheron a le sang-froid, il est puissant. Il est fier ! » Valérie Bouteloup et Isabelle Kuntz voient, à la Fête de la terre, une nouvelle occasion de promouvoir la race. Car les deux femmes font aussi partie de l’équipe féminine ornaise qui défendra les couleurs du département lors du Championnat de France Percheron, au Haras du Pin fin septembre. « Il s’agit d’un challenge intersyndicats. Nous sommes trois dans l’équipe et réalisons une épreuve montée, une attelée en simple et une autre attelée en paire. Nous gagnons depuis deux ans de suite. Cette année, nous rejouons notre titre. »
llll On peut dire que Christian Hoël a une vie de tracteurs. « Je suis de la génération du baby-boom. J’ai connu la mécanisation des campagnes. J’avais 7 ans quand mon père a eu son premier tracteur à la ferme. » Le petit garçon de l’époque ne s’en remettra jamais : Christian Hoël attrape le virus des tracteurs. Il suit des cours de mécanique à Saint-Hilaire-du-Harcouët et entre chez John Deere, à Orléans, où il réalise toute sa carrière. « Je suis arrivé mécanicien et j’ai fini responsable du service après-vente moteurs à l’international », apprécie le retraité, resté fidèle à sa maison : « c’est dingue l’évolution que j’y ai eue. Si je me coupe, je saigne jaune et vert ».
En 2011, Christian Hoël et une dizaine de passionnés créent le Tracto rétro percheron. Le club regroupe les mordus de vieux tracteurs dans l’Orne, la Sarthe et l’Eure-et-Loir. Christian Hoël, qui possède une collection de 35 tracteurs chez lui, à Courtomer, prend la tête du club, qui compte désormais une centaine d’adhérents. Dimanche 1er septembre, une trentaine de membres du club, voisins de Saint-Gauburge-Sainte-Colombe, viendront à la Fête de la terre avec leurs vieilles bécanes. « Nous proposons des démonstrations de démarrages des tracteurs à boules chaudes, du labour et du battage à l’ancienne », se réjouit Christian Hoël. La Fête de la terre sera l’occasion de partager « la nostalgie du bon vieux temps, de montrer comment nous en sommes arrivés aux machines modernes jusqu’aux automotrices ». Christian Hoël promet de finir la journée sur « une note sympa d’accordéon », à l’ancienne.