ENVIRONNEMENT
Gagner en temps et en efficacité
Le compostage à la ferme.




Réaliser un bon compostage
D’un point de vue réglementaire, on qualifie un produit de “composté” s’il répond aux deux critères suivants :- les andains doivent faire l’objet d’au minimum deux retournements ou d’une aération forcée ;- la température des andains doit être supérieure à 55 °C pendant 15 jours ou à 50 °C pendant six semaines.Le compostage nécéssitant la présence d’oxygène, le produit à composter ne doit pas être trop humide et assez pailleux (7-8 kg de paille par UGB et par jour).Pour faciliter le travail du retourneur d’andain, il est important de soigner la préparation du chantier de compostage : un andain bien fait, c’est un gain de temps et une facture de compostage allégée.Une fois le fumier extrait de la stabulation, il doit être déposé en bout de champ, sur une parcelle plane, saine et facilement accessible pour l’entrepreneur réalisant les retournements. Pour un retourneur de 4 m, les dimensions maximales conseillées sont de 3,5 m de largeur et 2 m de hauteur.Après 10 à 15 jours, le premier retournement peut avoir lieu. L’élévation de la température est surveillée par des prises de température hebdomadaires, en plusieurs endroits, en prenant la précaution de mesurer le milieu de l’andain. S’en suit une période de 15 à 20 jours avant le deuxième retournement. Lorsque ce dernier est effectué, il faut 20 à 30 jours avant de pouvoir épandre le compost. Cette durée est ajustable selon la nature du produit recherché. Plus la phase entre le deuxième retournement et l’épandage sera longue, plus le produit obtenu sera “mature” et stabilisé.
Des règles à respecter
Le compostage du fumier au champ est autorisé, mais doit cependant respecter certaines conditions (élevages en autorisation ou en déclaration, arrêté du 7 février 2005) :
- composter des fumiers compacts pailleux, non succeptibles d’écoulement, tenant en tas et ayant séjourné 2 mois minimum sous les animaux ;
- disposer l’andain dans un endroit où l’épandage est autorisé (éviter les zones humides, les zones sensibles aux passages d’eau…) ;
- respecter les distances de dépôt au même titre qu’un dépôt de fumier classique ;
- limiter la durée du dépôt à 10 mois maximum sur un même emplacement, le modifier chaque année et ne pas revenir sur un même emplacement avant 3 ans ;
- ne pas ajouter d’effluents liquides (eaux blanches, vertes, lisiers) sans disposer d’une plate-forme étanche équipée d’une fosse de collecte des jus ;- enregistrer les informations sur le produit composté : nature de l’effluent composté, date de début, date de fin de compostage, prise de température hebdomadaire du tas…
Un gain de temps pour des coûts semblables
“Le coût nécessaire pour faire venir le retourneur d’andain est compensé par la diminution du temps du chantier d’épandage”, affirme Guillaume Pellerin. Le retournement représente un coût non négligeable, mais la diminution du tonnage d’effluents entraîne une diminution des coûts d’épandage. Globalement, on estime que le coût d’un chantier de compostage équivaut à celui d’un chantier de fumier traditionnel, main-d’œuvre comprise (voir tableau).Pour plus de renseignements, contacter votre Chambre d’agriculture.
Que ce passe-t-il lors du compostage ?
Le compostage est un procédé biologique aérobie (en présence d’oxygène) qui assure une oxydation biologique de la matière organique d’un substrat. Il s’accompagne d’un dégagement gazeux (CO2 et composés azotés volatils), d’une concentration du phosphore et de chaleur. La matière organique est réorganisée, plus stable et permet d’enrichir le sol en humus, améliorant ainsi sa structure.