Phytosanitaires
Garantir le niveau de protection sanitaire pour ne pas menacer l’avenir des productions !
La profession toute entière se mobilise autour de l’harmonisation européenne concernant l’utilisation des produits phytosanitaires. Avec une nouvelle réglementation à la clé...
Objet de toutes les “attentions” nationales et européennes, l’utilisation des produits phytosanitaires est devenue un enjeu considérable pour l’avenir même des productions agricoles.
Entre le plan éco-phyto qui tend, en France, à réduire de 50 % l’utilisation des pesticides (un objectif intéressant, certes, mais dont la réalisation risque de déstabiliser nombre de productions) et l’harmonisation européenne concernant l’utilisation des produits phytosanitaire, force est de constater que les producteurs se trouvent aujourd’hui pris “en tenaille”.
Car, la réglementation européenne en question (elle sera votée définitivement avant la fin de l’année) pourrait conduire à la disparition de nombreux produits phytosanitaires aujourd’hui disponibles, sans que des alternatives efficaces et économiquement satisfaisantes existent.
Si cela va jusqu’au bout...
Et plutôt qu’un grand discours sur le sujet, il est nécessaire d’évoquer les critères actuellement en discussion et leurs conséquences directes. Des critères qui, s’ils devaient être adoptés en l’état, verraient ainsi la disparition de l’essentiel des substances actives utilisées actuellement. Et, de ce fait, la grande majorité des usages deviendraient vides ou précaires. Quelques exemples concrets :
- les fusarioses sur céréales, dès l’application du texte, plus aucune solution pour les combattre, avec un risque évident en terme de qualité sanitaire,
- l’alternaria et le désherbage en prélevée sur pommes de terre, aucune possibilité de lutte,
- les insectes sur colza, impossibilité de lutte,
- la pyrale sur maïs, réduction des solutions, voire même leur disparition totale selon les hypothèses retenues,
- le contrôle des populations de nuisibles ne serait plus possible...
Ce ne sont ici que quelques exemples pris parmi beaucoup d’autres (notamment ceux concernant les productions de légumes et d’horticulture environnementale...) mais les conséquences d’un tel projet de réglementation mettrait à mal l’avenir d’un paquet de filières agricoles.
“Sans remettre en cause le souci de protection des consommateurs et des utilisateurs, expliquent, de concert, les responsables de la FNSEA et de l’APCA, la nouvelle réglementation ne doit pas mettre en péril la diversité des familles chimiques ou l’innovation, et conduire ainsi certaines productions à des impasses techniques insurmontables. Les agriculteurs européens doivent disposer des moyens nécessaires pour garantir une production suffisante et de qualité à leurs concitoyens.”
Retrouvez les réactions de Damien Auclaire, représentant Fob
et Laurent Lévesque, président de Sévépi
dans l'édition papier de l'Eure agricole
du 16 octobre 2008
page 5