GDS 50 : « le sanitaire, pas une mince affaire »
En étant le premier département en nombre de bovins, le président du GDS de la Manche, Hervé Marie, ne ménage pas ses efforts pour que le cheptel manchois soit le plus sain possible. Pour lui, le sanitaire participe à la bonne santé de l’exploitation et aussi à une alimentation saine pour les consommateurs.

llll La dernière assemblée générale du GDS de la Manche a permis de faire le point sur l’avancée des maladies réglementées et non réglementées afin de dresser l’état de santé du cheptel manchois. Et pour le président du GDS, Hervé Marie, « le bon état sanitaire de notre élevage départemental n’est pas le fruit du hasard. C’est le fruit d’un long travail collectif », ajoute-t-il. Il évoque les partenariats avec le Conseil départemental, la DDPP, la DDTM, la Chambre d’agriculture ou encore la FDGDON, qui pour ce dernier s’occupe du sanitaire végétal, « la base de notre alimentation animale. »
Une convention avec les chasseurs
Autre partenaire, la fédération départementale de la chasse de la Manche avec qui une convention sera signée en septembre pour « mettre en place des systèmes de détection, de prévention et de protection face à la peste porcine. C’est une maladie très contagieuse pour les élevages, mais heureusement qui ne touche pas la santé humaine », avance le président.
Le problème irlandais
Au menu de la matinée, il a été question de tuberculose, fièvre catarrhale ovine, BVD, paratuberculose, IBR… Sur cette dernière pathologie, Hervé Marie a voulu tirer la sonnette d’alarme. En effet, l’année dernière un arrêté ministériel a été acté. Dans le département, il restait au 31 décembre 2017, 51 cheptels détenant au moins un bovin positif, soit un taux de 0,7 % de cheptels positifs IBR, et seulement cinq nouveaux. Mais la situation reste critique face à l’Irlande qui n’est pas contrainte aux mêmes règles. « Ils viennent chercher des éleveurs pour leur vendre des animaux qui ne sont pas indemnes d’IBR. Et ce n’est pas une clause de reprise », déplore-t-il. Alors, il estime « avoir besoin du gendarme européen de manière à ce que tous les pays soient soumis aux mêmes règles. »
Une loi miroir
Cette différence de réglementation agace les éleveurs. Tout comme la réglementation française de plus en plus contraignante. « Le producteur est de plus en plus confronté à l’évolution des lois et réglementations de toute nature, qui riment avec interdiction », se désole Hervé Marie. Il en appelle aux lois « miroir ». « Quand on a le courage politique de proposer ou voter une loi qui interdit, on doit y mettre en parallèle ce que j’appelle la loi miroir, la loi qui fait que l’on ne peut pas laisser entrer sur notre territoire des produits qui ne respecteraient pas ces lois et réglementations sous prétexte qu’ils sont moins chers », martèle-t-il. « La société ne peut pas nous imposer des efforts sans en assumer les contreparties », poursuit-il. A ses yeux, le sanitaire est la base d’une alimentation sûre pour le consommateur.
Les éleveurs aiment leurs animaux
Bien sûr, au GDS, la notion de bien-être animal a son importance. Elle résonne de manière particulière pour tous les éleveurs qui conduisent des cheptels de différentes productions. Il dénonce les associations qui filment de près ou de loin des images chocs. Pour lui, il n’y a aucun doute : « les éleveurs aiment leurs animaux », assure-t-il. Le simple fait que « quelques individus estiment qu’intervenir sur un animal est de la maltraitance, allant jusqu’à qualifier l’insémination artificielle de viol », cela le met hors de lui. « Nous dénoncerons toujours les excès, mais il ne faut pas pour autant succomber à l’émotion. Je ne compte pas sur les talents de la boumeuse Sophie Marceau, je préfère m’en référer au législateur pour qu’il fasse comprendre à la société qu’elle a des droits, mais aussi des devoirs vis-à-vis de l’élevage en particulier et de l’agriculture en général », conclut-il.
Congrès national en 2019
Ces messages seront sans nul doute évoqués lors du prochain congrès national de GDS France en avril prochain à Cherbourg. Un congrès qui aura une résonnance particulière parce que le Brexit sera en passe d’être effectif. « Et pour le port de Cherbourg, cela aura son importance. Le port redeviendra une frontière à la fois physique, mais surtout sanitaire avec l’Union européenne. Il faudra remettre un poste de contrôle sanitaire parce que la Grande-Bretagne a toujours des accords commerciaux permettant le mouvement d’animaux », conclut Hervé Marie. Rendez-vous en avril 2019.