Gérard Napias (Président de la Fédération Nationale Entrepreneurs Des Territoires) : vers un nouveau choc pétrolier sur l’agriculture ?
llll Le prix du Gasoil Non Routier (GNR) a augmenté de 30 % en un an, atteignant 1 €TTC/L la semaine dernière. Cette hausse laisse entrevoir un nouveau choc pétrolier sur le monde agricole et les entrepreneurs de travaux si le cours du pétrole, passé de 55 dollars à 80 dollars le baril, se maintient à un tel niveau.
« Le poste carburant qui représente 14 % des charges de l’entreprise de travaux agricoles française flambe au moment où la saison des travaux agricoles bat son plein », alerte Gérard Napias, président de la Fédération Nationale Entrepreneurs Des Territoires (FNEDT). Le prix du GNR a atteint 1 € TTC/L la semaine passée, soit une hausse de 30 % en un an.
Les travaux agricoles, de la préparation du sol à la récolte, requièrent 100 litres de GNR dont 20 litres sont nécessaires pour le battage d’un seul hectare. « Nous craignons une déprise agricole sur les terres à faible potentiel et donc un arrêt de l’activité agricole », déclare Gérard Napias.
Pour les entrepreneurs, c’est aussi une hausse des charges qui se dessine. « Nous aurons des difficultés à répercuter la hausse du coût du carburant dans le prix de vente de la prestation aux agriculteurs, eux-mêmes confrontés à des prix agricoles bas, des charges courantes élevées et une baisse probable des soutiens publics », explique t-il.
Dans ce contexte, la FNEDT condamne l’annonce du ministre de l'Action et des Comptes publics le 23 mai dernier à propos de la remise en cause du taux réduit de Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Énergétiques (TICPE) sur le GNR agricole. Une mesure qui n’est pas compensée par le retour de la croissance économique, qui ne concerne pas l’agriculture. La FNEDT souligne par ailleurs que ses entreprises n’ont pas bénéficié des baisses d’impôt prévues dans la loi de finances pour 2018.
Alors que le recours aux produits phytosanitaires doit être diminué, les passages d’engins mécaniques vont se multiplier, entrainant donc une consommation supplémentaire de carburant. La Fédération s’interroge donc sur le timing choisi par le gouvernement pour imposer différemment le monde agricole.
Alerte aussi sur le risque des lignes électriques
La FNEDT met en garde ses adhérents et leurs clients contre le danger que peuvent représenter les lignes électriques. Dans un communiqué, l’organisation rappelle que la zone à risque s’étend à un rayon de 5 mètres autour d’une ligne à haute tension de plus de 50 000 V et à 3 mètres pour les lignes de moins de 50 000 V. Avec certaines machines agricoles, comme les moissonneuses-batteuses ou les ensileuses, il existe un risque de rentrer en contact avec les lignes. « Il est primordial d’être vigilant à la hauteur de la ligne électrique puisqu’elle est toujours variable », explique Gérard Napias qui précise aussi qu’elles peuvent par exemple s’affaisser avec l’humidité. L’organisation recommande, en plus de s’informer et de suivre des formations en continue sur le sujet, de repérer au préalable la parcelle d’intervention afin d’identifier les zones les plus à risque. Un site internet, electricite-prudence.fr, lancé par RTE, gestionnaire du réseau d’électricité, et Enedis, gestionnaire du réseau de distribution, présente les différentes règles de sécurité. Des formations de prévention sont aussi proposées par la MSA à destination des entrepreneurs de travaux et des agriculteurs.