Orne
Herbe et moutons font très bon ménage
Il y a du revenu à dégager avec le mouton estime Jan Fokker, responsable de la section ovine de la FDSEA de l’Orne, d’autant plus qu’il fait très bon ménage avec l’herbe.
Quand il s’est installé, à Gaprée en provenance des Pays-Bas, Jan Fokker ne s’est pas lancé tout de suite dans la production ovine. Mais en 2002, une fois l’atelier laitier sur de bons rails et après s’être acclimaté au contexte technique et sociologique ornais, il a franchi le cap. C’était aussi les lendemains douloureux de la crise de la vache folle.
Aujourd’hui, le troupeau Hampshire compte 500 brebis qui agnellent toute l’année par lots de 100.
Les clignotants au vert
Sous conditions d’une bonne maîtrise technique, les clignotants ovins sont au vert. La demande d’agneaux de qualité bouchère, tracé et de proximité, tant par la grande distribution que par les bouchers détaillants, tirent les cours à la hausse depuis 3 ans.
L’agneau néo-zélandais, congelé et élevé là bas pour sa laine, ne fait plus peur à l’agneau tricolore. Ensuite et contrairement aux apparences, sa consommation n’est pas saisonnière. L’agneau “Pascal” provoque peut-être un léger pic à Pâques, mais la côte barbecue en été ou bien encore le navarin d’hiver forcent le respect des cuisinières.
D’où l’importance de linéariser l’offre tout au long de l’année. Ovins 27, groupement de producteurs auquel adhère Jan Fokker, a mis en place une caisse de peréquation pour favoriser le mouvement.
56 ans de moyenne d’âge
Mais pour que les clignotants restent au vert, la production ovine doit s’inscrire durablement dans le paysage. “La moyenne d’âge des éleveurs est de 56 ans. On assiste à de nombreux départs en retraite qui ne sont pas compensés par de nouvelles installations”. Jan Fokker tire la sonnette d’alarme. La FDSEA de l’Orne, via sa section ovine, souhaite donc remettre en avant cette production en dépoussiérant son image. “Il ne s’agit pas de lâcher quelques brebis dans un mauvais coin d’herbage”, s’amuse notre éleveur. Beaucoup de professionnalisme s’impose. Si l’on peut imaginer l’atelier en terme de diversification, la spécialisation se conçoit aussi. “Avec 250 à 300 mères, on peut en vivre. Après, avec du courage et en fonction de sa capacité d’investissement, on peut grimper à 500/600 mères. Ramené à l’hectare et bien mené, on réalise les mêmes marges à l’hectare qu’une bonne terre à blé”. Un argument d’autant plus choc que le mouton valorise très bien les terres à faible potentiel. Il peut également suivre les bovins au pâturage pour servir de tondeuse évitant ainsi le broyeur. Il se moque enfin des pentes ardues du Pays d’Auge dans lesquelles aucun tracteur ne s’aventure. Jan Fokker en est convaincu. Le mouton a toute sa place dans la Ferme Orne. “La filière est très bien organisée, de A à Z. Il faut s’assurer d’un suivi technico-économique pointu. Produire un maximum d’agneaux par brebis. Très bien maîtriser les cycles de reproduction. S’assurer d’un excellent niveau sanitaire (...)”. Et à ceux qui aimeraient se lancer mais qui méconnaissent cette production, Jan Fokker a sa réponse : “il y a d’excellents techniciens chez Ovins 27 et dans les Chambres d’Agriculture”.
Tous les producteurs ovins de l’Orne sont invités à la réunion de la section ovine de la FDSEA61 le mercredi 30 mai 2012, de 14h à 17h à Alençon au siège de la FDSEA, 52 bd du 1er Chasseurs. Ordre du Jour :
- Conjoncture ovine ;
- Production ovine : une production moderne, technique et rentable ;
- L’installation des jeunes : laboratoire d’idées de la FNO ;
Questions diverses.
Avec l’intervention de Michèle Boudoin, secrétaire générale de la Fédération Nationale Ovine.
Inscriptions auprès de la FDSEA au 02 33 31 48 57 ou par mail cbardoux.fdsea61@orange.fr