Hirondelle fera-t-elle le printemps ?
Jonas, Bastien, Franck et Paul-René, 4 élèves de première STAV (Science Technologie, Agronomie et Vivant) du lycée agricole de Coutances, sont dans les starting-blocks du TNLA (Trophée National des Lycées Agricoles). Hirondelle sera du voyage parisien.
Jonas Lecrosnier, Bastien Lelandais, Franck Doutressoulles et Paul-René Lemière, âgés de 16 à 17 ans et élèves de première STAV au lycée agricole de Coutances, ne sont pas vache avec Hirondelle, une belle laitière Normande de 4 ans. C’est avec elle qu’ils ont décidé de vivre l’aventure TNLA. Une vache qui ne se doute encore de rien mais qui s’étonne peut-être déjà un brin du régime de faveur qu’on lui accorde. Le soir, et hors cours, ses quatre mousquetaires de l’élevage lui apportent une ration alimentaire en sus. Le mercredi après midi, séance toilettage et promenade. Mais surtout qu’Hirondelle ne se prenne pas la tête. Elle ne sera jamais la starlette de Paris. Dans quelques semaines, ce n’est pas la vache que l’on jugera mais le travail des élèves. Tant pis pour la gent bovine.
Un travail pédagogique et ludique
Assise devant ses élèves, Françoise Langenais (enseignante en zootechnie) relève aussi le défi. C’est sa troisième participation. Avec ses collègues, Bertrand Mesnage (enseignant en agroéquipement) et Bruno Mondin (responsable de l’exploitation agricole du lycée), elle veille au grain. «On travaille avec les élèves sur notre temps libre. Ce projet permet de mieux nous connaitre et développe un esprit d’équipe où chacun apporte ses compétences autour d’une passion partagée», insiste-t-elle.
Du côté de Jonas, Bastien, Franck et Paul-René, on acquiesce tout en soulignant que «c’est l’occasion de faire quelque chose de scolaire mais qui nous intéresse». Tous ne sont pas fils d’agriculteurs mais s’accordent cependant pour faire d’Hirondelle leur fil rouge pédagogique.
A la recherche de sponsors
Les mains dans le cambouis, ils les ont presque depuis la rentrée. Pas tant pour bichonner Hirondelle à qui il reste 3 mois pour atteindre le top mais plutôt dans la communication.
Participer au TNLA a un prix : 600 € d’hôtel, 500 € de repas, 300 € de transport plus quelques à-côtés, le budget global se chiffre à 2000 € qu’ils doivent faire financer à 100 %. La chasse aux sponsors est donc ouverte mais il faut d’abord se faire connaître et faire connaître la démarche. Si les NTC (Nouvelles Technologies de la Communication), Facebook et blog, sont mises à contribution, les valeurs sûres comme la presse papier (professionnelle ou locale) est également sollicitée pour assurer un peu de publicité. Franck avoue y passer beaucoup de temps, c’est un peu l’attaché de presse de l’opération.
La communication constitue d’ailleurs la colonne vertébrale du TNLA. Franck et ses comparses devront promouvoir le métier d’éleveur devant des Parisiens bien éloignés des problématiques agricoles, créer une affiche, réaliser une vidéo sur leur lycée, défendre Hirondelle à l’oral (en français et en anglais) devant un jury... Opération communication aussi pour l’établissement. «Décrocher un trophée, c’est toujours un plus», admet Françoise Langenais. Mais la concurrence sera rude. Une cinquantaine d’inscrits dans les 4 sections, le niveau sera relevé mais l’esprit de compétition anime chacun. «Ça nous responsabilise», juge l’un d’eux. Et, quel que soit leur résultat, cette épopée aura créé du lien. Peut-être même se retrouveront-ils un jour, sur le grand ring du parc des Expositions de la porte de Versailles, avec leur vache, en tant qu’éleveur, à concourir? Mais ça, c’est une autre histoire à écrire.
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TNLA Coutances 2017
Blog
tnla-2017-coutances50.blogspot.com
6 objectifs et 5 épreuves
Le TNLA (Trophée National des Lycées Agricoles) est organisé à Paris dans le cadre du SIA (Salon International de l’Agriculture). Il vise différents objectifs :
- Valoriser le travail réalisé dans les établissements d’enseignement agricole pour la formation des élèves,
- Valoriser l’enseignement pluridisciplinaire (enseignement technique, enseignement d’expression française, enseignement socioculturel, enseignement des Technologies de l’Informatique et du Multimédia, enseignement des langues étrangères, …)
- Renforcer le partenariat entre enseignements et professionnels
- Valoriser l’élevage bovin laitier ou allaitant dans les exploitations pédagogiques des établissements d’enseignement agricole publics ou privés
- Donner une image moderne du métier d’éleveur bovin, …
Il comprend cinq épreuves :
- réalisation d’un blog
- communication avec une affiche
- manipulation d’un bovin en toute sécurité
- présentation d’un animal
- notation de l’implication des élèves sur le salon
Les deux premières épreuves sont préparées dans le cadre de l’établissement. Les trois suivantes se déroulent sur le SIA.