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Décryptage
Impact de la conjoncture 2012 sur les systèmes laitiers normands

Des produits viande et cultures à la hausse face à la flambée du poste aliments permettent de limiter la baisse de l’Excédent Brut d’Exploitation de tous les systèmes sauf pour le système spécialisé lait.

A partir de 4 systèmes types représentatifs de la diversité régionale, les Réseaux d’Elevage Lait de Normandie ont mesuré les effets de la conjoncture 2012. Cet exercice a été réalisé grâce aux éléments de conjoncture disponibles, aux évolutions tendancielles des prix des intrants et des produits, à production constante.


Quatre systèmes laitiers représentatifs de la diversité normande

- Le système herbager est conduit par une personne sur 55 ha d’herbe avec 200 000 litres et 36 vaches laitières de race Normande.

- Le système lait + bœufs compte 2 associés sur 85 ha dont 12 en blé, et une SFP avec 34 % de maïs. Les 300 000 litres de lait sont produits par 54 vaches laitières normandes, 12 bœufs par an sont vendus.

- Le système spécialisé lait est conduit par un couple et un salarié, avec 600 000 litres et 76 vaches laitières de race Prim’Holstein, sur 85 ha, dont 16 de cultures de vente, 69 de SFP et 39 % de maïs.

- Le système lait + cultures compte 2 associés et 0,15 salarié sur 100 ha de SAU, dont 65 de cultures de vente et 35 de SFP, avec 40 % de maïs. Le troupeau laitier est composé de 48 vaches laitières de race Prim’Holstein pour produire 360 000 litres.


En système herbager, le produit viande compense la baisse du produit lait

Le produit brut se stabilise en 2012, grâce à la progression du produit viande qui permet de couvrir la totalité de la perte du produit lait.Du côté des charges, la hausse est très significative sur le poste aliments, comme pour l‘ensemble des systèmes étudiés, avec + 13 % en un an. Le poste carburant évolue également avec + 12 %. Globalement l’ensemble des charges augmente d’environ 2 % au cours de cette année 2012.Au final, avec un produit stable et une hausse limitée des charges, l’EBE et le revenu agricole diminuent respectivement de 4 % et 7 %.

En système lait + bœufs, le produit viande couvre largement la perte du produit lait

Avec une hausse de 20 % sur le prix de la viande, le produit viande couvre largement la perte de l’ordre de 4 % sur le produit lait. En parallèle, le poste cultures augmente de 22 % avec les 12 hectares de blé présents dans ce système. Avec la hausse significative des postes viande et cultures, le produit total progresse de 3 %.Sans surprise, avec un volume de lait plus important que le système herbager précédent, et une proportion plus importante de maïs ensilage, le poste aliments progresse de 28 % sous l’effet du prix des aliments azotés. Cette augmentation explique à elle seule la progression du total des charges.Malgré cette hausse conséquente des charges, l’EBE diminue seulement de - 1,7 %, grâce à la hausse des produits viande et cultures, et se stabilise depuis 2 ans.


En système spécialisé lait, un EBE “plombé” par la charge d’aliments

Avec une spécialisation marquée en lait, la baisse de 11 € aux 1 000 litres du prix de base se traduit par une perte de produit lait de près de 4 %. Cette baisse est compensée par le produit viande (+ 15 %) et les cultures (+ 22 %), mais à un niveau moindre que celui des 3 autres systèmes de production étudiés.Avec une proportion de 39 % de maïs ensilage dans la SFP, la complémentation est basée sur des sources azotées chères en 2012. Cette stratégie alimentaire s’est donc tout naturellement traduite par une hausse de 30 % cette année (22 € par 1 000 litres produits). Cette augmentation du poste aliments explique, tout comme pour le système de production précédent, la totalité de la progression des charges.Au terme de cette année 2012, l’EBE et le revenu agricole diminuent significativement, de 12 % et 27,5 % respectivement. Avec de tels niveaux, nous nous situons sur l’année la plus mauvaise depuis 2009 pour ce système spécialisé lait.

Lait + cultures, seul système avec un EBE à la hausse en 2012

Le produit total progresse en 2012 de 5,5 % malgré une baisse de 3,7 % en lait. Cette hausse significative du produit total s’explique d’abord par une augmentation du volet cultures qui progresse de + 18 %, mais aussi du produit viande avec + 17 % au cours de cette année 2012.Tout comme les 2 précédents systèmes, avec une part conséquente de maïs ensilage dans la SFP, le poste aliments augmente de 27 %. D’autres postes de charges évoluent mais de manière moindre, d’où une hausse du total charges de seulement 6 % au terme de l’année 2012.Au final, l’EBE progresse d’environ 5 %, proche de l’EBE dégagé en 2007, tout comme le revenu agricole avec + 9 %.


2007-2012 : volatilité des prix, fluctuations des revenus

La hausse du prix des céréales se poursuit depuis 2009, tandis que la viande connaît cette année une hausse d’environ 20 % et le lait enregistre une baisse de l’ordre de 4 %.Hormis le prix des engrais, relativement stable durant l’année civile, les autres charges opérationnelles flambent. C’est surtout le cas des aliments (40 % de hausse sur le tourteau de soja), mais aussi dans une moindre mesure du Fuel GNR (12 %), en hausse régulière depuis 2009.Tous les systèmes sont impactés par la baisse du prix du lait et la flambée du prix des aliments. Le système spécialisé lait y est le plus sensible, avec une baisse de 27,5 % de son résultat courant sur l’année. En systèmes herbager et lait + bœufs, la hausse des prix de la viande compense partiellement les pertes (3 à 7 % de baisse). La hausse du prix des céréales permet au système lait + cultures de conserver une hausse de résultat, mais son amplitude est fortement infléchie (9 % de hausse).

En savoir plus

Plus de détails sur la brochure “Impact de la conjoncture 2012 sur les systèmes laitiers Normands”, disponible sur les sites des Chambres d’agriculture de Normandie :http://www.normandie.chambagri.fr/

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