JA 50 : Une viande bien identifiée, c’est mieux
Pour la jeune génération d’agriculteurs, l’avenir c’est aussi une traçabilité sans faille des produits proposés en GMS. Samedi, ils ont effectué une descente en magasins pour sticker les produits douteux.

“ Il est tout de même incroyable qu’à l’heure actuelle, le consommateur ne soit pas en mesure de connaître exactement le pays d’origine dont provient une partie de son alimentation” lâche Jean-Hugues Lorault, président des JA 50, samedi, lors d’une descente dans les GMS de Saint-Lô, Cherbourg, et Avranches. Principale mention visée, “origine UE”, ce qui en pratique ne veut quasiment rien dire, hormis le fait que la viande ou autres produits viennent d’Europe.
Mention floue
Problème, l’Europe c’est vaste en terme de surface et assez flou en matière de transparence. Exemple, un porc peut naître en Hollande, engraissé en Pologne et abattu en Allemagne ; sa viande peut aller pour partie en découpe et vente ou être transformée, encore dans un autre pays. Lors de leur visite en magasins, les JA ont trouvé de tout. Du correct dûment stické avec le logo “sourire” et du non identifié ou presque sur lequel ils ont immédiatement collé l’étiquette “viande de nulle part.com”. Avec la direction des magasins, le contact est plutôt bien passé, sauf peut-être dans quelques enseignes hard discount. “Le consommateur, explique Arnaud Martinet, membre du bureau des JA, est en droit de savoir ce qu’il mange, d’autant plus que la réglementation sur le sanitaire, mais aussi le social et l’environnemental, d’un état européen à l’autre peut être différente”. Concrètement, les JA, à travers cette opération nationale à déclinaison départementale, demandent aux Pouvoirs publics une transparence et traçabilité élémentaire envers le consommateur pour éviter toute nouvelle crise sanitaire. “Cela permettra aussi de la part de ces consommateurs d’effectuer un acte citoyen et de lutter contre le marketing abusif. Nous attendons notamment de la part des industriels qu'ils indiquent systématiquement le pays d'origine des viandes (lieux de naissance, élevage et abattage) de façon claire et précise, sur la viande fraîche et préparée”.
Du côté des consommateurs, interrogés samedi à la sortie du magasin Carrefour d’Avranches, ceux-ci avouent pour la plupart regarder avant tout l’étiquette et le prix tout en concédant qu’acheter français est intéressant. “Encore faut-il que le produit soit bien identifié comme tel” lance l’un d’eux. Quant à la mention “produit en UE”, elle s’avère bel et bien trompeuse. “C’est produit comme en France non ?” Difficile d’expliquer en peu de temps les circuits parfois interminables empruntés par les viandes, certes européennes, mais à la traçabilité parfois curieuse. A noter tout de même que l’Europe a fait un effort. “Depuis le 1er avril dernier, de nouvelles obligations d'étiquetage des viandes porcine, ovine, caprine et volaille sont entrées en vigueur. La viande d'un animal né, élevé et abattu dans un même État membre pourra être étiquetée comme originaire du pays en question. Dans les
autres cas, les lieux d'élevage et d'abattage devront être mentionnés. La Commission européenne ne prévoit toujours pas de proposition législative concernant
l'étiquetage des viandes transformées”.