Jean-Yves Heurtin (président de la FDSEA 14): “faire baisser la pression administrative”
Le réseau FNSEA-JA prépare une mobilisation nationale le 5 novembre prochain. Dans le Calvados, les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA répondront à cet appel. Explications avec Jean-Yves Heurtin.

Que se passera-t-il le 5 novembre ?
Les Jeunes Agriculteurs du Calvados et la FDSEA seront mobilisés. Ce rendez-vous est programmé de longue date. Le 15 octobre, une conférence de presse de la FNSEA évoquait nos divers désaccords avec le gouvernement. Il s’agit de points pénalisants pour notre dynamique et notre compétitivité. Par exemple : les charges liées au coût du travail ou les tâches administratives. Je pense aussi à la directive nitrates qui force à investir dans de nouvelles capacités de stockage improductives. Des questions ont été posées au gouvernement le 15 octobre. Désormais, une action sera menée dans tous les départements le 5 novembre. Nous voulons montrer notre détermination.
Les secteurs agricoles et agroalimentaires français restent cependant parmi les plus performants à l’export. Le mécontentement des agriculteurs est-il vraiment lié à ce manque de compétitivité ?
C’est un des derniers secteurs qui arrive encore à exporter. Mais, nous avons de quoi être inquiets. Quand on observe nos orientations, j’ai peur que notre agriculture termine comme la sidérurgie. Je souhaite que, demain; nous puissions répondre aux appels d’offres de la restauration collective. On ne peut pas se contenter de marchés de niches. Nos charges ne nous permettent pas d’être compétitifs sur la restauration hors foyer. Nous nous posons donc beaucoup de questions.
Concrètement, comment se déclinera cette action nationale dans le Calvados ?
Le 5 novembre, une action sera menée sur des points stratégiques. Le consommateur et le citoyen doivent avoir conscience de nos difficultés. Ce problème de compétitivité est aussi le leur. Il s’agira d’une mobilisation très visuelle. J’invite les agriculteurs à se rapprocher de leur président cantonal JA ou FDSEA. Nous voulons vraiment faire baisser la pression administrative et les contraintes environnementales.
Pour conclure, quelles sont vos trois principales revendications ?
Si je dois en dégager trois, je pense d’abord à la restauration hors foyer. Nous apercevons que nous ne sommes pas compétitifs. Nous devons trouver des solutions pour y manger français. Ensuite, le gouvernement souhaite appliquer un compte de pénibilité. Nos emplois sont divers et variés, cette mesure n’est pas applicable chez nous. Le gouvernement doit revenir sur cette décision. Enfin, nous subissons de nouvelles obligations liées au verdissement de la PAC. Ces règles ont des conséquences sur des emblavements, à travers les SIE (lire page 6 et 7). Mais ces derniers ont déjà été réalisés. C’est complètement aberrant. 2015 doit être une année d’approche pédagogique. Il ne doit pas y avoir de sanctions. L’administration devra se montrer pragmatique.