La coopérative concède 340 €/1 000 l
Suite à l’appel national de la FNPL, plusieurs sites de coopératives ont été bloqués. Ce fut le cas du site Agrial de Moyon pendant plus de 24 h. Les éleveurs de la FDSEA et des JA ont levé le camp après un accord à 340 €/1 000 l au 3e trimestre.
Le 13 juin dernier, les éleveurs de la Manche ont bloqué le site de transformation Agrial situé à Moyon, aux portes du secteur de Saint-Lô. Leurs revendications étaient claires. Ils voulaient décrocher une revalorisation du prix du lait auprès des coopératives. C’est au bout de 26 h de négociations que les éleveurs ont obtenu gain de cause. Ils ont pu quitter le site de Moyon après l’annonce d’un prix national de 340 €/ 1 000 l. Pourtant, les échanges du mardi soir ne laissaient pas présager une issue favorable. En effet, les responsables de la branche lait, Pascal Lebrun et Philippe Levillain sont venus tenter de débloquer la situation afin que les camions retrouvent le chemin du site de production. A la clé, « un nouveau contrat à honorer avec des départs de produits et un audit le jeudi par un nouveau client » explique Pascal Lebrun. En vain. Le lendemain, les producteurs étaient toujours déterminés à obtenir des garanties sur le prix du lait du T3, et un maintien de la grille bas-normande.
Un signe fort
La coopérative avance une valorisation à 320, 325 €/1 000 l. « Si jamais on part très haut au T3, il faudra être en capacité à redescendre au T4 » précise Pascal Lebrun. « Non, il faudra être en capacité à aller chercher de la valeur auprès des GMS » rétorque Antoine Maquerel, président des JA de la Manche. « On veut un signe fort de la coopérative » insiste-t-il. Un signe qui permet de démontrer que les coopératives sont aux côtés de leurs coopérateurs » complète Ludovic Blin. « Certaines arrivent à répercuter la valeur qu’ils décrochent sur les marchés, d’autres ne le font pas comme Agrial » dénonce Antoine Maquerel, président des JA de la Manche.
26 h de négociation
Les tractations se sont poursuivies le lendemain, mercredi 14 juin. Et vers 16 h, l’annone a été transmise aux éleveurs. Les coopératives concèdent 340 € / 1 000 l. « Globalement, nous sommes satisfaits » assure Antoine Maquerel. Mais cette annonce sera surveillée de près. « Nous restons prudents » complète Anne Jeanne qui veut œuvrer avec ses collègues à ce que cet accord soit maintenu au-delà du 3e trimestre. « Il faut que les GMS jouent le jeu » indique les deux responsables syndicaux qui souhaitent que les coopératives soient à leurs côtés pour aller cette valorisation.
Amender la loi
Une valorisation qui devrait être possible du fait de la transparence imposée par la loi Sapin II. « Les transformateurs doivent informer les distributeurs du prix qu’ils paient aux producteurs. Or, l’application est plutôt en berne » se désole le président des JA. Un renforcement de la loi et une modification de la LME sont fortement attendus par le gouvernement actuel. Et c’est aux côtés de la coopérative que les responsables syndicaux manchois espèrent aller aux Etats généraux de l’alimentation qui débuteront dès le mois de juillet.