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Tourisme
La diversification : une démarche passionnante à bien réfléchir

Multifonctionnalité, contact avec le consommateur, économie de proximité, l’agriculture est en permanence confrontée aux nouvelles attentes de la société. La diversification sur les exploitations est une des réponses apportées aujourd’hui. A quoi cela correspond-il ? Comment s’y prendre ? Le point sur une démarche passionnante, mais qui ne s’improvise pas.

Les raisons qui peuvent pousser à diversifier ses activités sont très variées et spécifiques à chaque individu, chaque projet, chaque histoire. On peut néanmoins parler de certaines tendances.Les raisons économiques sont parmi les principales. Que ce soit pour augmenter ses revenus en valorisant mieux ses produits ou pour stabiliser son activité en diversifiant les sources de revenu, la diversification est souvent un moyen d’assurer une meilleure assise économique pour son exploitation et de rationaliser ou réorganiser les ressources en main d’œuvre.Les raisons sociales sont également fréquentes. Le côté relationnel est très présent dans les activités de diversification et vouloir ouvrir sa ferme aux autres et rencontrer les consommateurs est souvent une motivation pour s’engager dans la diversification. Développer de nouvelles activités permet également de varier son travail et atténuer la monotonie et la pénibilité de certaines tâches. De plus, l’ancrage territorial de l’activité est un élément souvent indissociable de la diversification, que ce soit pour le soutien local ou la commercialisation de ses produits.Enfin, développer une activité nouvelle peut également permettre de valoriser un patrimoine bâti non utilisé présent sur la ferme.


Une multitude d’activités possibles

Se diversifier, c’est développer sur sa ferme, ou aux alentours, de nouvelles activités en lien direct ou indirect avec les activités existantes. Cela peut prendre la forme d’un accueil de public sur sa ferme, de la transformation de ses productions ou de la mise en place de nouvelles productions originales.

- L’accueil à la ferme

On distingue en général trois types d’accueil à la ferme : l’hébergement, la gastronomie/restauration et les loisirs/services. Les moyens humains (investissement personnel, main d’œuvre) et financiers (bâtiments, matériel) à mettre en œuvre varient selon l’activité et l’ampleur que l’on veut lui donner. Certaines activités très simples ne demandent que peu d’investissement et peuvent être mises en place rapidement. D’autres nécessitent une réflexion et un engagement plus importants.Pour les activités d’hébergement, on distingue généralement les chambres d’hôte (chambres dans l’habitation), les gîtes (logements séparés), les campings ou habitations légères de loisir, les salles d’accueil (pour des animations familiales, des évènementiels professionnels, etc.) et les haltes équestres (multi services pour les cavaliers).Pour les activités en lien avec la gastronomie, les formules peuvent être très variées : des simples activités de vente à la ferme ou d’organisation de goûter, aux services de paniers pique-nique ou de traiteur, en passant par la restauration proprement dite avec les fermes auberges et les tables d’hôte.Enfin, une grande diversité de services et d’activités de loisirs peut être proposée sur la ferme : de nombreux types de visites existent, qu’elles soient libres, ludiques, pédagogiques ou techniques, ainsi que des services de plus longue durée, comme la ferme équestre (enseignements, promenades, randonnées, etc.) ou les vacances d’enfants. Divers services peuvent également être offerts aux camping-cars.


- La transformation à la ferme

La transformation à la ferme est possible avec la plupart des productions existantes : produits laitiers (lait, beurre, fromages, crèmes, etc.), fruits et légumes (soupes, confitures, coulis, pâtés végétaux, produits cidricoles, etc.), viande (caissettes, volailles, charcuterie, plats cuisinés, etc.), céréales (farine, pain, huile, etc.) ou encore laine (mohair, angora, etc.).De nombreuses techniques et recettes, traditionnelles ou innovantes, existent. Rigueur et savoir-faire sont les maîtres mots !Il est évidemment nécessaire de disposer d’un atelier, mais tout ou partie de la transformation peut être déléguée (chez un autre agriculteur possédant le matériel, dans une entreprise spécialisée) ou mutualisée via un atelier collectif. L’abattage à la ferme en tuerie est possible uniquement pour les volailles et lapins, les animaux de boucherie doivent obligatoirement passer par un abattoir agréé.

Vente directe, circuits courts, circuits longs : l’importance du mode de commercialisation

Pour commercialiser ses produits, de multiples possibilités existent en fonction des quantités, des capacités de livraison, du temps disponible, de votre environnement et bien sûr de vos envies. Bien évidemment plusieurs circuits peuvent être utilisés en parallèle et on recommande d’ailleurs généralement de ne pas passer plus de 30 % de son chiffre d’affaire dans un même débouché. Pour choisir son mode de commercialisation, il est important de bien connaître les avantages et les inconvénients de chacun, en relation avec ses productions.Globalement, plus le circuit de vente sera long, plus le public touché sera large et les investissements humains (temps) et financiers (local et matériel de vente) moindres. A l’inverse, plus le circuit sera court, plus la valorisation du produit (moins d’intermédiaires donc plus de marge conserver), le contact avec le client et la maîtrise de la qualité seront importants. Les circuits courts présentent de plus une grande diversité de possibilités : en vente directe à la ferme, sur les marchés (à l’année, l’été, à la ferme, thématiques), sur des manifestations, en livraison (à domicile, en entreprise), en collectifs d’achats, en point de vente collectif, par internet ou en vente indirecte à des magasins (généralistes ou spécialisés), à des restaurants, à des restaurations collectives, à des GMS ou encore aux collègues agriculteurs (dépôt vente).


Une réglementation précise

Accueillir, transformer, commercialiser, autant de nouveaux métiers auxquels on est rarement préparé ou habitué en tant qu’agriculteur. Pourtant, chaque activité est encadrée par une réglementation précise qu’il est indispensable de connaître et d’appliquer. Pour tout ce qui concerne les produits fermiers, plusieurs types de règlementations existent : des règlementations sanitaires (hygiène principalement), des règlementations plus “techniques” (conception d’un atelier de transformation) ainsi que des règlementations commerciales (utilisation de certains termes, étiquetage, communication, etc.).Dès que du public est accueilli, des règlementations spécifiques en termes de conception des bâtiments (accessibilité aux personnes handicapées, sécurité incendie) et de formation (encadrement de jeunes, enseignement équestre, etc.) doivent être respectées.Certaines de ces règlementations peuvent être relativement contraignantes et il est donc nécessaire de les prendre en compte le plus tôt possible dans la conception de son projet.


Des étapes clés pour bien réussir son projet

Autour de l’axe central de la mise en place du projet s’articulent différentes thématiques qu’il faut appréhender progressivement pour pouvoir adapter son projet. La première étape indispensable pour s’assurer de la durabilité de son projet est de le confronter, d’une part à ses envies profondes et donc aux objectifs qui en découlent, se dégager un revenu principal par exemple, et d’autre part avec sa situation actuelle. Il est ainsi nécessaire d’évaluer le temps de travail disponible et la main d’œuvre, les financements disponibles, l’espace, les bâtiments et les matériels disponibles ainsi que les compétences présentes. Ensuite, il est nécessaire de connaître et adapter les règlementations, de se former en fonction de son projet et de ses compétences et d’analyser le marché et la rentabilité de son projet. Enfin, il faut bien travailler la commercialisation de ses produits et la communication qui y est associée.

Pour plus de détails sur ces étapes, consultez les pages “diversification” du site internet des Chambres d’agriculture de Normandie (rubrique “économie”) ou contacter les conseillers tourisme et produits fermiers de votre Chambre départementale

S’informer

Faire évoluer son projet, se faire des contacts. Des forum, des animations, des évènements, etc.Prochainement : forum “Créer une activité agricole au contact des consommateurs en Pays Saint-Lois”, mardi 15 novembre - 9 h 30 à 17 h - Lycée agricole de Saint-Lô Thère. Inscription avant le 29 octobre au 02 33 06 49 91.


Se former

Acquérir des compétences. Des formations proposées par les Chambres d’agricultureProchainement : “Créer une activité de transformation à la ferme ou de vente directe”, 4 jours en novembre et décembre 2011, à Saint-Lô.“Faire visiter sa ferme”, 3 jours en janvier et février 2012, à Saint-Lô.


Se faire accompagner

Bénéficier d’un appui. Les Chambres d’agriculture vous proposent des accompagnements individuels à la carte sur toutes les étapes de votre projet.


Intégrer un réseau

Bénéficier d’outils reconnus, échanger. En rejoignant un des réseaux d’accueil et de produits fermiers, vous pourrez valoriser plus efficacement vos produits et bénéficier de l’expérience d’autres producteurs !

www.normandiealaferme.com

www.mancheterroirs.com

www.orne-terroirs.fr

Seine-Maritime

TerroirsTerroirs 14

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