La fête de la Terre est fédératrice
Interview de Thibaut Verhaeghe (Secrétaire général des Jeunes agriculteurs de l’Orne).

>> Vous avez participé à l’organisation de la fête de la Terre il y a huit ans. Quel souvenir en gardez-vous ?
Un excellent souvenir. Mon frère était trésorier du bureau des JA du canton de L’Aigle. J’avais 17 ans et c’était mes débuts chez les Jeunes agriculteurs. J’ai participé à la semaine de préparation et au jour J. L’ambiance était conviviale, nous avons passé un super moment. La fête de la Terre est fédératrice, elle est un bon moyen pour recruter des jeunes. C’est par ce côté animation que j’ai commencé aux JA.
>> Notez-vous des différences entre la fête de la Terre d’il y a huit ans et celle de cette année ?
Je ne voyais pas les choses de la même façon car je n’avais pas le même âge. Il y a huit ans, j’étais bénévole. Maintenant, je suis secrétaire général des JA. À l’époque, il n’y avait qu’une structure locale qui organisait la fête de la Terre. Cette année, elles sont plusieurs. Cela permet de toucher davantage de monde, de répartir les tâches et de couvrir un plus grand secteur. De bénévole le jour J, je suis passé à l’organisation annuelle de l’évènement qui demande de s’impliquer. Par exemple, nous venons de passer la commission de sécurité.
>> C’est aussi une chose qui a changé ?
La sécurité n’était pas aussi draconienne il y a huit ans. Lors de la commission de sécurité, nous avons dû montrer qu’il n’y avait pas de risque pour le public ni pour les pilotes de véhicules à moteur. C’est un peu stressant, mais notre dossier était bien monté. Cela nous demande des moyens matériels importants car notre site doit être clos par des barrières de deux mètres que nous louons, mais également des moyens humains : des bénévoles sont présents pour assurer la sécurité, l’accueil et le bon déroulement de la journée.
>> Le rapport au public et aux futurs agriculteurs a-t-il évolué ?
Nous axons plus qu’avant notre communication pour les non-agriculteurs sur ce que l’on fait de bien, nous montrons que nous n’avons rien à cacher. Nous cassons le préjugé de l’agriculteur qui ne sort pas de chez lui, qui ne communique pas : ce n’est pas ce qui se passe chez JA. Maintenant que je suis installé, je prends plus à cœur de défendre notre profession. La fête de la Terre est un moment festif chez les Jeunes agriculteurs. Les JA fournissent un travail syndical, mais le syndicat permet aussi d’échanger, d’être ensemble, de partager. L’animation du territoire est un axe fort de notre réseau. On y arrive grâce aux étudiants, aux salariés et aux jeunes installés. Le dimanche soir, nous nous retrouvons pour tout démonter et dîner ensemble. C’est un super moment.