Maraîchage
La filière salade essuie un brin
Cet été, Sylvain Massin, producteur à Moidrey (50) dans le bassin légumier de Saint-Georges-de-Gréhaigne, a dû broyer ses salades au champ compte tenu du manque de débouchés. En cause, un ralentissement de la consommation de salades de quatrième gamme (salade sous vide prête à l’emploi) du mois de juillet à mi-août.
Cet été, Sylvain Massin, producteur à Moidrey (50) dans le bassin légumier de Saint-Georges-de-Gréhaigne, a dû broyer ses salades au champ compte tenu du manque de débouchés. En cause, un ralentissement de la consommation de salades de quatrième gamme (salade sous vide prête à l’emploi) du mois de juillet à mi-août.

« J’ai dû broyer 1 ha de salades qui s’abîmaient, elles n’étaient plus commercialisables », déplore Sylvain Massin, producteur de salades, dans le bassin de Saint-Georges-de-Gréhaigne. Il est aussi représentant de l’OP de légumes d’Agrial qui compte environ 40 adhérents, dont une quinzaine de producteurs de salades. A Moidrey près de Pontorson, le maraîcher exploite une ferme de 20 ha de salades scaroles, 8 ha de salades frisées, 11 ha de carottes et 4 ha de navets. « Une scarole mûre peut tenir une semaine dans le champ ». Les producteurs ont attendu jusqu’au dernier moment une éventuelle collecte, mais le délai est court et plusieurs ont été contraints de broyer la production qui n’était plus commercialisable.
Manque de consommation
La production de salades est contractualisée mais les partenaires en aval ne parvenaient plus à collecter toute la marchandise à cause de la baisse de consommation.
« On est à 20-25 % de moins en commande depuis le mois de juillet pour la salade de quatrième gamme, ça représente environ 150 t de salades par semaine de perdues pour le bassin. Je pense que nos clients font le maximum de leur côté, mais le marché sature à cause de la Covid », indiquait Sylvain Massin fin juillet.
20 % de la collecte de salades frisées vertes sont destinés au marché anglais. La situation sanitaire outre-Manche a engendré une baisse de 50 % de la consommation de ce produit.
Un marché qui peine à repartir, contrairement au marché national qui se porte mieux. « Pendant le confinement, les gens ont eu la main verte, analyse le maraîcher, avec la reprise du travail et une météo moins favorable, les achats ont repris en France depuis la mi-août ».
En plus de la crise, la consommation de salades de quatrième gamme, qui était en progression depuis cinq ans, stagne aujourd’hui.