La foudre : c’est vachement dangereux
Trois Charolaises et un broutard seraient morts foudroyés vendredi 29 décembre, à Aubry-le-Panthou. Attention, les contrats d’assurance n’incluent pas automatiquement, les dommages de foudre, alors que les bovins se révèlent sensibles au courant électrique.

Le témoignage de l’éleveur
« J’ai été très surpris en arrivant dans le champ. » Vendredi 29 décembre vers 13 h, Jean-Luc Laigre, éleveur à Aubry-le-Panthou, se rend dans l’une de ses parcelles, située à 300 m de sa ferme, pour soigner une vingtaine d’animaux. Il voit quatre bovins de ses bovins allongés à terre. « Les trois Charolaises et le broutard se trouvaient côte à côte. Je n’ai vu aucune trace de brûlure. J’ai d’abord cru à un empoisonnement. » Puis, il comprend que les bêtes se sont abritées de l’orage à proximité d’un bosquet. La foudre les aurait électrocutées. « J’ai demandé à mon vétérinaire de venir pour qu’il me confirme que c’était bien ça. Nous étions le jour de son départ à la retraite. Il m’a dit qu’en trente ans de métier, il n’avait jamais vu cela. »
Le diagnostic du vétérinaire
« Les trois vaches sont tombées en enfilade, dans le creux d’un bosquet, au pied d’un promontoire calcaire, où stagnait une mare, décrit le vétérinaire traitant de l’exploitation, installé à Vimoutiers. Le broutard se trouvait à genou, hagard, il est mort quelques heures après. » Pour le praticien, l’hypothèse la plus plausible semble que la foudre soit tombée à proximité du bosquet, irradiant le sol et les bovins qui se trouvaient les pieds dans l’eau.
Le complément du Groupement de défense sanitaire (GDS)
« Les traces de brûlures sur les animaux ne sont pas systématiques, assure Claire Osdoit, vétérinaire du Groupement de défense sanitaire de l’Orne. Les bovins sont d’avantages sensibles à la foudre que l’Homme car ils marchent sur quatre pattes : ils comptent plus de points qui touchent la terre. On dit aux humains de ne pas courir sous l’orage car, plus on réalise des pas éloignés, plus l’électricité passe à l’intérieur du corps. » Les deux éléments confèrent aux bovins une réelle vulnérabilité électrique. « Par exemple, quand du courant parasite traverse les tubulaires, l’Homme ne le ressent pas, mais les bovins oui. »
Le mot de l’assureur
Les dommages de foudres ne se trouvent pas systématiquement inscrits dans les contrats d’assurance, chaque éleveur doit le vérifier. « Souvent, la compagnie missionne un expert quand le montant des dommages est important. Ce qui est le cas pour le décès de quatre animaux, relate Pascal Blin, assureur de la compagnie Gan, à Mortagne-au-Perche. L’expert vérifie que les animaux sont bien morts foudroyés, afin que la compagnie procède au règlement. »