La moisson compliquée touche à sa fin
Toutes les semaines, nous vous proposons de faire le point sur l’avancement des récoltes dans le Calvados, la Manche et l’Orne. Lundi 30 août, la moisson se termine, mais les organismes de collecte se préparent à un gros travail d’allotement pour répondre aux débouchés.
Toutes les semaines, nous vous proposons de faire le point sur l’avancement des récoltes dans le Calvados, la Manche et l’Orne. Lundi 30 août, la moisson se termine, mais les organismes de collecte se préparent à un gros travail d’allotement pour répondre aux débouchés.
Gautier Maupu, responsable commercialisation Agrial
« La moisson est bientôt finie. Nous avons collecté 15% de plus par rapport à la semaine dernière. Il reste encore 5% à battre dans le Cotentin et sur la côte. Les poids spécifiques sont bas, largement sous la norme, souvent inférieurs à 73 kg/hl. Nous avons peu d’espoir sur les temps de chute de Hagberg. La majorité des blés en ex-Basse-Normandie sont classés fourragers. Nous allons devoir chercher des marchés à l’export, car les fabricants d’aliments ne pourront pas tout absorber. La commercialisation va aussi dépendre de ce qui sort au nord de Paris, sur la façade d’approvisionnement de Rouen. Les colzas sont finis. Il reste quelques orges de printemps à collecter sur la côte. Les trois quarts des féveroles sont à moissonner dans le Calvados. »
Florian Baloche, président directeur Appro Vert
« La collecte est, à date [lundi 30 août], terminée à 98 % voire 99 %. Demain ou après-demain, les dernières parcelles devraient être moissonnées. Nous pourrons considérer que c’est terminé. Ça fait longtemps qu’une campagne ne s’était pas achevée aussi tardivement. Les qualités sont dégradées, la moisson a été compliquée. Les rendements en blé sont corrects, mais sans plus, à 75 q/ha en moyenne. Le potentiel estimé en amont était bien meilleur. Les prix sont rémunérateurs, mais l’équation est difficile à résoudre : nous avons un gros travail de tri et d’allotement à réaliser. Les différentiels de prix en blé meunier et blé fourrager sont difficiles à gérer. La contrainte logistique est forte avant la récolte du maïs : nous devons faire de la place et trouver des débouchés rapidement. »
Jean-Michel Gripon, directeur d’Axone
« Encore quelques parcelles de blé à collecter pour la semaine à venir. Sur le plan qualitatif, les PS baissent toujours, ils oscillent entre 68 et 72 kg/hl sur le blé avec des taux d’humidité supérieurs à 15%. Ces faibles PS compliquent la commercialisation de nos céréales, d’où la nécessité de trouver de nouveaux débouchés à l’export... Enfin, nous espérons terminer notre moisson cette semaine ! »
Thomas Lepainteur, responsable service céréales à la Coopérative de Creully
« Nous terminons la moisson, il reste encore quelques milliers de tonnes à collecter. Les niveaux de qualités sont de plus en plus déteriorés, on ne rentre plus que du blé humide. Une grosse partie des blés est en dessous de 74 kg/hl de PS. Nous avons un gros travail de séchage des céréales à mettre en place dans les deux semaines qui arrivent. Ainsi qu’un travail d’allotement et de qualification des lots à réaliser, en fonction des qualités mesurées pour commercialiser le blé. La clef réside dans notre capacité collective à classifier les céréales selon leurs caractéristiques pour répondre aux demandes spécifiques qui se présenteront. Il reste encore des orges de printemps et des féveroles à rentrer. Nous espérons que tout sera terminé d’ici une dizaine de jours pour faire le bilan de cette moisson compliquée. »
Alain Datin, directeur D2N
« La collecte est quasiment terminée. Elle est un peu décevante en rendements et les poids spécifiques se sont dégradés. Très peu de blés seront qualifiés en blés meuniers, car nous avons du mal à atteindre les 76 kg/hl de PS. Nous allons devoir commercialiser en blé fourrager, on espère que le marché de Rouen sera assez dynamique. Nous allons aussi devoir mettre en place une logistique de séchage, car la fin de la collecte s’est faite à 17,5 % d’humidité en moyenne. Les capacités de stockage pour un séchoir sont dimensionnées pour un secteur. Il faudra donc expédier en même temps. On risque un goulot d’étranglement lors du prochain mois. Pour les autres cultures, les tendances se confirment. Plutôt bonnes en colza. Les orges de printemps sont finies, les PS ne sont pas bons, largement en dessous de 60 kg/hl. »