La pomme de terre n’a plus la patate
Difficile début de saison pour la primeur dans la Manche, particulièrement dans le Val de Saire. La FDSEA tire la sonnette d’alarme.

Petite mise au point sur la pomme de terre. Outre le produit de conservation que l’on retrouve toute l’année sur les étals, la primeur, elle, est récoltée avant sa complète maturité puis commercialisée immédiatement après l'arrachage. Vendue officiellement chaque année avant le 15 août, cette pomme de terre connaît des difficultés depuis une dizaine d'années malgré les tentatives des producteurs pour faire repartir le marché. Problème, la production nationale descend d’année en année. 2014 ne va pas faire exception, notamment dans la Manche.
Finances difficiles
“Après les aléas climatiques du début d’année qui ont endommagé leurs cultures, les producteurs de légumes du Val de Saire sont confrontés à une crise majeure du marché de la pomme de terre primeur” expliquent les responsables de la FDSEA. Les ventes ne décollent pas et l’import présent dans les linéaires pèse sur les cours à la production. “En fait, nous avons aussi dans les rayons un télescopage des produits de conservation et de la primeur avec un constat amer : le prix des pommes de terre est largement en deçà des couts de production (moins de 10 ct/kg) et 2 500 tonnes de produits de qualité à récolter sur le mois d’août risquent d’être retournées dans les semaines à venir faute de preneurs. Une situation qui impactera durablement les trésoreries déjà exsangues des légumiers”. Cette problématique a d’ailleurs été évoquée lors de la rencontre entre les associations spécialisées de la FNSEA (Légumes de France et la FNPF) avec le ministre de l’Agriculture qui s’est déroulée dernièrement à Paris. Une politique de communication visant à mettre en avant les fruits et légumes français est envisagée par les Pouvoirs publics. Un rendez-vous est prévu en septembre pour tirer un bilan de la campagne légumes et fruit d’été et proposer des mesures pour les producteurs. Jean-Luc Leblond, président de la section légumes, souligne “La FDSEA en appelle également à la solidarité et la responsabilité de la filière en particulier la distribution pour redonner des perspectives à des producteurs à bout financièrement et moralement. La FDSEA sollicite enfin l’organisation économique, les banques et la MSA pour accompagner les producteurs dans cette période difficile”.