La première Jersiaise arrivée en 1983
Au Gaec des Jersey de Messei (61), inutile de préciser le nom de race qui se trouve sur l’exploitation. La famille Lecellier en a toujours eu. La première étant arrivée en 1983. Aujourd’hui, trois bêtes participeront au concours.

Ce jeudi 26 mai, pas moins de vingt éleveurs de différents départements vont être présents au concours interrégional de Jersiaises. Parmi ces éleveurs, il y a aura Maryse Lecellier, installée à Messei (près de Flers) en 2010 suite au départ en retraite de son papa. La passion pour cette jeune femme est héréditaire. C’est son papa qui eut une faiblesse pour cette race. « En 1964 quand je faisais mes études agricoles à la MFR, il y avait un village où il y avait déjà des Jersiaises dans les champs. J’allais les voir, » se rappelle-t-il. Il est parti travailler et au départ en retraite de son père, il a repris la ferme qui était dans les mains de la famille depuis quatre générations. Maryse étant la 5e !
2001, un tournant
En 1983, il s’installe, avec la ferme conviction d’avoir des Jersiaises. La première a été parmi des Prim’Hol-stein et des Normandes. « Nous en avons fait venir d’Angleterre et du Maine-et-Loire pour commencer ». Le cheptel s’est agrandi petit à petit. Mais 2001 marque un tournant de l’exploitation. « Nous nous sommes rapprochés de l’Upra. Ce qui a été une bonne chose pour nous. Auparavant, nous rencontrions des difficultés dans les vêlages, et un taux d’infertilité des génisses trop important. Et ce en raison de vêlages trop tardifs » se souvient-il. Or, la Jersiaise reste une race très précoce. Par conséquent, la famille Lecellier a modifié sa conduite de troupeau pour arriver aujourd’hui à des vêlages à 24 mois voire plus tôt.
80 % de femelles
Désormais, Maryse Lecellier qui a repris les rênes en 2010, élève tous les animaux au lait entier dont une dizaine de bœufs par an et une trentaine de veaux de boucherie. En Gaec avec sa maman, Maryse gère un cheptel de 75 vaches pour produire 350 000 l de lait. Un cheptel qui n’a pas eu de difficulté à s’étoffer parce que certaines années, pas moins de 80 % des petits veaux étaient des femelles. Ce fut le cas en 2001, en 2009 et 2014. Si la production est moindre, la famille Lecellier tire tout de même son épingle du jeu grâce à des taux conséquents. « Nous sommes à 110 €/1 000 l de plus que la Prim’Holstein en ce moment par exemple » souligne Maryse Lecellier. « Ce sont les taux qui font la plus-value. Malgré notre petit quota, on arrive à faire face » ajoute-elle.
Changer de système
En un an, d’autres changements ont eu lieu parce que « la Jersiaise préfère le fourrage grossier, l’herbe, l’enrubannage, que le maïs » indique la jeune éleveuse. Alors, elle et sa maman ont opté pour un système tout herbe. Le maïs a été réduit à 4 ha au lieu de 18 ha auparavant. Ce nouveau système d’alimentation a eu un effet direct sur les animaux. « Ils étaient plus en forme ; les frais de vétérinaires ont fortement diminué » argumente Maryse.
Montrer le travail
Cette passion pour la Jersiaise l’a conduit au concours interrégional ce jeudi 26 mai. Maryse Lecellier y emmènera trois vaches en 2e, 4e et 7e lactation. Celle en 4e lactation a décroché une 2e place de section au national en 2014. Participer au concours est l’occasion pour la jeune femme de « montrer le travail. C’est de la préparation. La semaine a été dédiée à cela. Mais c’est important d’y participer, » conclut Maryse
Lecellier.