Référent territorial à Coutances Mer et Bocage
« La profession ne fait pas tout et n’importe quoi »
Patrick Lenoël est référent territorial sur le territoire de l’intercommunalité Coutances Mer et Bocage pour le compte de la FDSEA de la Manche. Il veut porter la voix des agriculteurs pour que les décisions puissent se prendre avec eux, et non sans eux.
Patrick Lenoël est référent territorial sur le territoire de l’intercommunalité Coutances Mer et Bocage pour le compte de la FDSEA de la Manche. Il veut porter la voix des agriculteurs pour que les décisions puissent se prendre avec eux, et non sans eux.
Patrick Lenoël ne se destinait pas à être agriculteur même si ses parents avaient une petite ferme, trop petite pour qu’il se projette. Il n’était pas prédestiné à prendre des responsabilités syndicales non plus. Et pourtant, il a rejoint sa femme sur l’exploitation familiale en tant que conjoint collaborateur en 1988, après avoir décroché un diplôme de mécanicien automobile et de dessinateur industriel.
Pouvoir se défendre
Il est délégué structure à l’échelle du canton de Gavray depuis 8 ans, président de l’union cantonal depuis 5 ans, et référent territorial depuis 2020 à l’échelle de la communauté de communes Coutances Mer et Bocage (CMB), présidée par Jacky Bidot. « L’agriculture que je connaissais ne me donnait pas envie de m’installer », reconnait-il. Mais il a repris la ferme de ses beaux-parents avec son épouse qui a été sa chef jusqu’à l’année dernière, année de sa retraite. Désormais, c’est lui le chef d’exploitation. Il pilote une ferme de 117 ha avec une production laitière de 620 000 l de lait, une production d’une quarantaine de taurillons et une dizaine de bœufs par an. L’engagement syndical remonte à la période des quotas laitiers. « Il fallait pouvoir se défendre », explique celui qui se rappelle de sa première grande action contre la réforme de la PAC à Laval. « Un engagement de tous les jours, et toujours d’actualité », déplore-t-il. Il y a eu également la crise de la vache folle… et des multiples manifestations, réunions. L’objectif étant pour lui de « porter la parole syndicale », souligne-t-il.
Participer pour s’exprimer
Relais de la CMB pour la FDSEA, Patrick Lenoël veut que la voix des agriculteurs soit entendue. « Quand on appelle les collègues agriculteurs, il faut qu’ils participent pour pouvoir s’exprimer. Si on laisse faire, les décisions seront prises contre nous. Il ne faut pas qu’elles soient prises sans nous », défend-t-il. Il veut parler des documents d’urbanisme, mais pas seulement. Le sujet des haies est aussi crispant. Il le voit sur une commune de Lengronne où la suppression de haies suscite de vives réactions. Il compte bien faire une table ronde pour que les informations soient partagées et rappeler l’action de la FDSEA. « La profession ne fait pas tout et n’importe quoi. Il y a une réglementation. Moi-même j’ai modifié un parcellaire et replanté. On a besoin des haies sans pour autant les figer », souligne Patrick Lenoël.
Participer au développement du territoire
Surtout, le responsable syndical ne veut pas « opposer les uns contre les autres, un système contre un autre. On est agriculteur avant tout. Nous sommes fiers de notre travail. L’agriculteur n’est pas responsable de tous les maux de la terre. » Et c’est dans cet état d’esprit qu’il a accepté le rôle de référent territorial sur le coutançais, et notamment auprès de l’intercommunalité. « Nous souhaitons participer au développement d’une région où le tourisme prend de l’ampleur même dans les terres », conclut-il. En raison de la Covid-19, aucune réunion n’a pu se tenir. Mais cela sera programmé dès que ce sera possible.
Cerisy la salle : Alain Blouet
Coutances : Nicolas Lequertier
Gavray : Patrick Lenoël
Montmartin-sur-Mer : Didier Coulomb
Saint-Malo-de-la-Lande : Sébastien Macé
Saint-Sauveur-Villages : Jean-François Bouillon