La robotisation au service des bien-être
Flavien Mariette s’est installé en 2013. Sa femme, Cécile, l’a rejoint cette année. Ils constituent la relève du Gaec familial de La Goyère à Saint-Mard-de-Réno dans le Perche ornais. Véronique et Denis, les parents de Flavien, les ont suivis sur le chemin de la robotisation. Une décision mûrement réfléchie qui a demandé 5 ans de réflexion et 18 plans sur le papier. Le robot de traite a été mis en route le 21 août. Celui de curage et le repousse-fourrage sont attendus sous peu...
llll Ils sont jeunes et en bonne santé, mais ils ne veulent justement pas la ruiner. En faisant le choix partagé de la robotisation, Flavien et Cécile ont également pensé à leurs associés parents et beaux-parents, Véronique et Denis, encore jeunes et encore en bonne santé, mais avec quelques années de plus.
« Auparavant, on trayait en 2 x7 à 1,5 personne, 2 h 30 le matin, 2 h le soir. Ça devenait très pénible, fatigant, usant avec mal à l’épaule.» Il est vrai qu’en quelques années et au gré des opportunités, la production est passée de 400 000 litres de lait à 1,3 million pour un cheptel de 130 vaches. Le Gaec a donc franchi le Rubicon de la robotisation, mais en prenant son temps : 5 ans et 18 plans différents couchés sur le papier. Non pas par coquetterie, mais « parce que l’on n’a pas le droit de se planter dans ce genre de projet », plaide Flavien.
De 400 000 litres à 1,3 million
En réalité, l’idée de robotiser la traite est plus ancienne, mais le Gaec s’est heurté à des effets de seuil. Trop de lait pour une seule station, pas assez pour deux. « Ça ne passait pas économiquement. Un robot, ça se sature », insiste Flavien. L’installation de Cécile a fait bouger les curseurs. Entre temps, « on est passé à un système logettes en 2014, une première étape ». Et pourquoi pas un roto ? « J’ai pratiqué au Canada, mais c’est usant, trop de contraintes physiques », lâche notre jeune agriculteur. Le Gaec a fait le choix d’une marque très bien connue et d’un concessionnaire qui l’est tout autant « pour mettre en place un système durable. On avait acheté des A4, mais Lely nous a proposé des A5 ».
A4 au départ, A5 à l’arrivée
« Ecran tactile plus intuitif, pompe plus fiable, bras électrique plus silencieux et qui se branche plus vite, un scan des mamelles pour un trempage plus efficace et moins gourmand en produit », listent entre autres avantages Cécile et Flavien.
Dernière traite en 2x7 le lundi 20 août au soir pour démarrer le robot le lendemain à 5 h. Fin du premier acte à 16 h pour un top départ de la seconde traite à 16 h 30. Elle se prolongera jusqu’à 4 h le lendemain matin. « La mise en route est très dure physiquement, mais, petit à petit, on gagne du temps », expliquent Véronique, Cécile et Flavien. « Il y a de vieilles vaches qui rechignent et un peu de réformes est à prévoir. Par contre, aucun problème avec les génisses fraichement vêlées. »
Demain, l’aspirateur à lisier et le repousse fourrage
Dans sa réflexion de stabulation durable et même s’il n’est pas encore arrivé à Saint-Mard-de-Réno, le Gaec de la Goyère a fait le choix de l’aspirateur à lisier Lely Discovery Collector 120. « C’est pour remplacer le racleur à chaine qui laisse toujours une pellicule de merde. » Son petit plus : fini les projections sur les pattes des animaux doublé d’une moindre consommation d’énergie.
De la même veine et opérationnel dans les jours à venir : le Juno repousse fourrage. « Avant, on le faisait au quad, il faut monter dessus quand même. Et puis, le Juno lui, il va travailler de nuit aussi. »
La famille Mariette a donc élevé la notion de bien-être (des femmes, des hommes et des animaux) au rang de priorité. Flavien et Cécile pensent à leurs aînés, mais, en temps que parents, à leur descendance aussi dont ils veulent profiter un maximum. Mais le robot ne remplacera jamais l’humain. « Le robot de traite, c’est une personne à temps plein », soutient Cécile. On s’affranchit un peu des horaires, beaucoup de la pénibilité, mais pas du temps à y passer.
Parallèlement et quand sonnera l’heure de la retraite pour Denis et Véronique, ce ne sont pas des robots qui vont venir tout solutionner. « Il faudra sans doute embaucher. » Peut-être plus facile dans ces conditions ?