La Safer vend du bitume...
les agriculteurs empruntent déjà la voie de substitution de la RN158 dans le secteur de Soliers et Tilly-la-Campagne. Destiné aux véhicules lents, ce ruban d'asphalte appartenait à la Safer de Basse-Normandie jusqu'à mercredi 24 juin. La route est désormais propriété de l'État.

A l'issue de son conseil d'administration, la Safer de Basse-Normandie a rétrocédé une voie de substitution. L'État en est l'acquéreur. Bernard Houteer, administrateur général des finances publiques et Jean-Pierre Fontaine, président de la Safer de Basse-Normandie, ont signé l'acte de vente mercredi 24 juin. Commercialiser du bitume ne semble pas la vocation première de la Safer. Il s'agit en fait de 23 hectares d'emprise foncière. Ces terres représentent 10 ans de travail et ont permis, au final, la construction d'une voie de substitution. Comme prévu dès le début du projet, l'État est devenu propriétaire de cet axe.
En une décennie, la Safer a réalisé des réserves foncières. 20 exploitations agricoles sont ainsi concernées par cette desserte. Elles ont bénéficié d'échanges de terres pour permettre la construction de cet axe dédié aux véhicules lents. "L'anticipation des politiques publiques a facilité la réalisation cet aménagement foncier en douceur", explique Stéphane Hamon, directeur de la Safer de Basse-Normandie.
Un aménagement réalisé à l'amiable
La construction de cette voie de substitution de l'A88 bénéficiera à la circulation des agriculteurs. Autre avantage : ce remembrement a regroupé les îlots de certaines exploitations. Cet aménagement foncier s'est constitué progressivement.
L'espace foncier a été prélevé par dose homéopathique. La Safer est restée en veille sur ce secteur. "Toutes les terres ont été acquises à l'amiable. Chaque parcelle a ensuite été notée en tenant compte de la qualité et de la surface", indique la Safer. Les terres ont été échangées sur un périmètre de 474 hectares. C'est-à-dire 20 fois l'emprise du projet, comme la loi l'autorise.
Le département et la région acteurs du dossier
La Safer et l'État ne sont pas les seuls acteurs de ce dossier. Les opérations de remembrement sont gérées sont sous la responsabilité du conseil départemental. Le portage financier de ce genre de projet est, lui, assuré par le Conseil régional.
À l'instar de la voie de substitution de la RN158, d'autres axes routiers ont ouvert récemment en Basse-Normandie la déviation de Loucelles (14) ou l'axe
Saint-Lô-Carentan (50). Enfin, la déviation de Magny-la-Campagne sera prochainement revendue au département du Calvados. La Safer répond donc à deux de ses missions : la mise en oeuvre du volet foncier des politiques publiques et la préservation de l'équilibre économique des exploitations agricoles lorsqu'il est compromis par des projets d'intérêt général.