AREFA
La séduction aux métiers de l’agriculture : un vrai boulot
Jean-Luc Paris a ouvert les portes de son exploitation à des prescripteurs et des demandeurs d’emploi. L’initiative est portée par l’AREFA. Objectif : faire découvrir les métiers de l’agriculture et adapter l’offre et la demande. C’est aussi l’occasion d’évoquer les besoins de formation.

à l’emploi existe depuis un an. Déjà en place depuis plusieurs années sur d’autres régions, le projet est porté par l’AREFA et la FDSEA 14 sur le département. Mardi après-midi, ils étaient 30 autour de Jean-Luc Paris. L’agriculteur de la Pommeraye a présenté son métier à des demandeurs d’emploi, mais également des représentants de missions locales ou de pôle emploi.
Un exemple de métier passion
“Les métiers de l’agriculture restent méconnus, pourtant le milieu est pourvoyeur d’emploi. Aujourd’hui, j’explique ce qu’est un taurillon ou les enjeux de la mise aux normes d’un bâtiment”, souligne Jean-Luc Paris.
Tous ces demandeurs d’emploi ne travailleront pas en agriculture. “Mais c’est un bon exemple. Notre association Elan accompagne 12 stagiaires en réorientation professionnelle. On rencontre des agriculteurs passionnés, c’est une belle leçon”, estime Betty Buffard, formatrice d’Elan. Mais certains présentent déjà un profil susceptible de séduire de potentiels employeurs. C’est le cas de Sébastien Geslin, un fils d’agriculteur de Montchauvet. Le jeune homme pensait trouver un emploi plus rapidement. Mais sorti de l’école en juin et titulaire du permis de conduire depuis décembre, il reste au chômage. “J’ai passé un BEPA à Vire. J’ai poursuivi en bac pro que je n’ai finalement pas obtenu. J’ai choisi d’arrêter en pensant avoir un boulot rapidement. On entend souvent que le marché de l’emploi agricole est dynamique”, explique-t-il. Ce cas peut sembler étonnant pour une filière agricole qui revendique des emplois non pourvu.
Jeune diplômé mais pas formé au robot de traite
Dans le cas de Sébastien Geslin, la problématique réside dans l’adéquation entre l’offre et la demande. Le jeune homme recherche dans un rayon de 40 km autour de Condé-sur-Noireau. Grâce à ses années d’apprentissage, il perçoit 570 euros de chômage. Trouver une offre à mi-temps lui ferait donc perdre de l’argent. “A mi-temps, mon salaire atteindrait 500 € net complétés par 70 € de pôle emploi. Cependant, j’aurai des frais de déplacement. Mon permis a coûté 1200 €, j’ai acheté une voiture à 1200 €. Aujourd’hui, je ne peux pas me permettre de perdre de l’argent”. Sébastien Geslin recherche donc un emploi à temps plein. Autre frein : une formation pas toujours adaptée aux attentes des agriculteurs. Même s’il sort d’études, Sébastien ne maîtrise pas la technologie des robots de traite. Un vrai paradoxe lorsque l’on sait que plus d’un investissement en traite sur deux est un robot. Le jeune demandeur d’emploi sort de formation mais recherche encore une formation.
Adéquation entre l’offre et la demande
Pour répondre aux besoins de main d’œuvre qualifié, l’AREFA planche sur plusieurs pistes. La Préparation Opérationnelle à l’Emploi est notamment testée dans la Manche et propose 400 heures de formation. Les représentants de Pôle emploi se questionnent également sur les possibles formations à élaborer. “Des offres demeurent non pourvues. En face nous avons beaucoup de demandes pour les espaces verts. Existent-ils des passerelles possibles ?”, s’interrogent les conseillères de Falaise et Vire.
Dans le cas de Sébastien Geslin, Nadege Gautier de l’AREFA se montre confiante. Le jeune demandeur d’emploi est désormais inscrit à la bourse à l’emploi. Une bourse qui monte en puissance après avoir recensé 51 offres en 2012 dans le Calvados puis 29 pour le premier trimestre 2013.