La technologie cultive la simplification
Sur 15 fermes bas-normandes, les temps consacrés aux diverses tâches ont été comptabilisés. Objectif : simplifier son travail en élevage bovins lait et viande pour gagner en sérénité et qualité de vie. Le GAPEC de Lictot (14) a participé à cette étude
de la Chambre régionale d'agriculture. Dans cette exploitation, les associés misent depuis toujours sur la technologie pour limiter les astreintes.

Temps d'astreinte annuel : 1 621 heures, soit 8 heures par an et par UGB. Cette ferme compte 60 Prim’
Holsteins et 250 taurillons. Depuis son installation à Anctoville, la simplification est une préoccupation de Fabien Brasil. Dès la fin des années 90, les associés du GAPEC de Lictot ont mis en route l'un des premiers robots de traite. Si le Lely A0 est aujourd'hui en fin de vie, cette technologie a facilité le quotidien des éleveurs.
Automatisation : précurseur avec un Lely A0
« On voulait une souplesse de travail. Nous avons donc acheté le quatrième robot Lely de France et le premier de Normandie. A l'époque, c'était quand même un pari. Nous avions peu de recul. La technologie me passionne. L'élevage est un boulot contraignant. Nous avons choisi d'automatiser au maximum. On veut moins fatiguer et avoir plus de temps », témoigne l'éleveur. 48 minutes par jour sont ainsi consacrées à la traite (pour laver le robot, observer des données sur l’ordinateur et pousser les vaches retardataires).
Comme le robot de traite, le DAC et le DAL pour les veaux ont 20 ans. « On gagne beaucoup de temps et surtout, on limite les contraintes horaires », estiment les éleveurs. En période de vêlages, ils consacrent ainsi 30 minutes par jour à leur alimentation.
Les exploitants se simplifient également la tâche avec un robot « repousse-fourrage ». « A la base, nous n'étions pas du tout acheteurs. On nous l'a mis en démonstration et nous l'avons gardé. Avec les colliers de détection de chaleur, ces petits détails permettent de gagner 10 à 15 minutes par jour », sourit Fabien Brasil.
Des taurillons sur caillebotis
Autre particularité, les taurillons sont élevés sur caillebotis. « Le bâtiment a 40 ans, il est amorti. A l'époque, cette conception était à la pointe de la technologie ». Pas de litière, les éleveurs se contentent de nourrir les animaux. En dessous de la construction, une fosse stocke 6 mois d'effluents. Le travail de curage ne représente ainsi que 23 heures par an. Le dispositif a néanmoins ses inconvénients. Les croissances des bêtes (1 500 grammes de GMQ) sont moins élevées que sur aire paillée. Les problèmes de pattes se révèlent aussi plus fréquents.
D'autres pistes d'optimisation tentent Fabien Brasil. L'éleveur observe le développement des robots d'alimentation. Si techniquement, cette solution n'est pas adaptée à son exploitation, l'agriculteur reste en veille. « Le dessilage en CUMA ne se pratique pas dans le coin. Mais ce genre d'organisation montre que des gains sont encore possibles. C'est une idée parmi d'autres. Il faut surtout garder l'envie de progresser ».
Agenda
Des éleveurs de la Manche et de l'Orne ayant simplifié leur travail et prêts à partager leur expérience les accueilleront sur leur exploitation.
Jeudi 16 février 2017 dans la Manche, exploitation de Ludovic Viel, éleveur bovin viande - Les Ais - 50360 Picauville.
Vendredi 17 février 2017 dans l'Orne, exploitation de Gérard Grandin, éleveur bovin lait - La planche - 61330 Luce.
Thèmes abordés lors de ces deux après-midi
- Optimiser son alimentation pour gagner du temps.
- Le système en 100 % herbe sans complémentation.
- Le pâturage tournant (dynamique) avec sortie précoce des animaux.
- Repenser la conduite de son troupeau pour réduire l’astreinte.
- Les vêlages groupés (2-3 mois).
- La monotraite partielle à l’hygiène simplifiée, avec fermeture de la salle de traite.
- L’élevage de génisses laitières par des vaches nourrices.
- Mieux vivre son métier.
- Le choix de la délégation.
- L’équilibre gagnant entre rentabilité et vivabilité sur son exploitation.