Filière laitières
Lactalis : les négociations vont-elles aboutir ?
Les producteurs espéraient que les négociations du mercredi 31 janvier entre Lactalis et l'Unell (Union nationale des éleveurs laitiers Lactalis) aboutissent. Il n'en est rien. Et pour le moment, les producteurs n'acceptent pas le nouveau prix imposé par l'industriel laitier.
Les producteurs espéraient que les négociations du mercredi 31 janvier entre Lactalis et l'Unell (Union nationale des éleveurs laitiers Lactalis) aboutissent. Il n'en est rien. Et pour le moment, les producteurs n'acceptent pas le nouveau prix imposé par l'industriel laitier.
Depuis plusieurs semaines, les producteurs manifestent devant les sites de productions de l'entreprise laitière Lactalis. Après Domfront le 25 janvier, c'était au tour des deux sites manchois, Sainte-Cécile et Isigny-le-Buat d'être la cible le 31 janvier, à la suite de négociations infructueuses. Pour le mois de janvier 2024, Lactalis proposait 405 €/1 000 l alors que les producteurs avaient calculé 440 €/1 000 l. " Ils se moquent de nous ", note Clément Jourdan, agriculteur à Beslon, venu avec des collègues devant le site de Sainte-Cécile. L'Unell avait saisi le médiateur. Et c'est le 31 janvier que les deux parties se sont retrouvées autour de la table. " Nous avons discuté le matin sans que Lactalis nous propose un prix satisfaisant. Nous attendons qu'elle revienne vers nous avec un meilleur prix ", confie Yohann Serreau, président de l'Unell.
Des producteurs en détresse
Sur le terrain, les producteurs ne veulent rien lâcher. Ils ont décidé d'aller sur les deux sites manifester leur mécontentement. " Lactalis ne se rend pas compte de la détresse dans laquelle on est ", se désole un producteur. A Villedieu-les-Poêles, des camions citernes ne sont pas entrés tout comme un camion venant décharger du lait écrémé et un second contenant des boîtes de fromage. " Je suis bloqué depuis 7 h 50 ", confie le chauffeur, qui depuis le début de sa tournée avait réussi à éviter tous les barrages, sauf celui de Sainte-Cécile.
De la transparence
Le 3 février, Lactalis informe ses producteurs " fournir des efforts importants ", et porte de manière unilatérale le prix du lait de janvier et février à 420 €/1 000 l, soit un plus de 15 €/1 000 l. De son côté, la FNPL demande une enquête immédiate de la DGCCRF sur les pratiques de Lactalis dans les négociations commerciales et une communication publique des ses contrôles. " Seule la transparence totale permettra la bonne application des lois Egalim ", affirme la FNPL. De leurs côtés, des enseignes retirent des rayons le lait Lactel, produit par Lactalis, jusqu'à l'aboutissement des négociations.